Si le "monstre sacré" du cinéma français Gérard Depardieu est accusé de violences sexuelles par 13 femmes, et a fait l'objet d'un reportage de "Complément d'enquête" accablant, certaines personnalités viennent cependant le défendre. Ce fut le cas des artistes qui ont apposé leur signature à une tribune relayée par Le Figaro, et défendant la présomption d'innocence du comédien.
Jean Reno, affirme-t-il aujourd'hui, aurait refusé de la signer, cette tribune. Le célèbre acteur cher à Luc Besson et Jean-Marie Poiré, qui va publier son tout premier roman (un thriller), a tenu à nuancer sa position dans les pages de Paris Match. Au sein du magazine, il s'est exprimé sur le mouvement #MeToo...
"Je pense d'abord aux victimes", a-t-il nuancé dans un premier temps. "Je plains les victimes, c'est certain. Si on apprécie MeToo, on n'a pas envie qu'elles souffrent...". Avant de développer...
Cependant, Jean Reno a ajouté sur le sujet : "Après, je pense qu'il faut laisser passer la justice. J'ai entendu Daniel Auteuil dire : 'Je ne suis ni avocat ni procureur...' Je suis d'accord avec lui. La justice a besoin de sérénité. Certains ont un peu abusé de leur renommée. Il faut donc que justice se fasse. Maintenant, commenter, condamner, ce n'est pas mon genre".
Daniel Auteuil s'était effectivement exprimé sur les violences sexuelles et la libération de la parole. On se rappelle de ses mots : "Il était temps que la parole se libère. Cette violence est inhérente à toutes les professions, tous les milieux. C'est quelque chose qui a toujours existé malheureusement, et encore une fois, dans tous les métiers. Je n'aime pas qu'on stigmatise le cinéma, parce que c'est partout pareil"
"On ne peut pas, au motif que l'on est producteur ou chanteur, profiter de l'autre. Le harcèlement, ça arrive partout", a soutenu à l'unisson Jean Reno. Comme un écho à la prise de parole d'Emmanuelle Devos, qui avait affirmé sur le plateau de l'émission 28 minutes sur Arte : "Gérard Depardieu, c'est l'arbre qui cache la forêt. C'est un bel et gros arbre qui cache la forêt. Qui cache la forêt de, on va dire, cinquante ans de laisser-faire dans le monde du cinéma...."