Le petit bijou de Netflix est de retour pour une saison 3. Depuis vendredi 17 septembre, les adeptes de Sex Education peuvent retrouver Otis (Asa Butterfield), Maeve (Emma Mackey), Eric (Ncuti Gatwa), Ola (Patricia Allison) dans de nouvelles aventures au lycée Moordale. Entre sujets sérieux, répliques mordantes et situations cocasses typiques de l'humour british, la série convainc, d'année en année, un public toujours plus large.
Mais au-delà de son scénario brillant, ce sont les messages qu'elle porte et véhicule, qui fédèrent. Les questions relatives aux sexualités, au sexisme, au validisme, au racisme, à l'homophobie abordées par un casting diversifié en ligne avec la volonté d'inclusivité qui fait la marque du géant du streaming.
Dans un sondage réalisé par 20 Minutes avec Opinion Way auprès de sa jeune communauté, les répondant·e·s ont justement exprimé pourquoi l'évolution sérielle en ce sens compte, et ce que la fiction provoque de positif dans la réalité.
Pour 50 % des interrogé·e·s, cela ne fait aucun doute : ces créations permettent de lutter contre les stéréotypes qu'on retrouve notamment dans le porno. 58 % pensent en outre qu'elles contribuent un peu à combattre le racisme et l'homophobie, et pour un tiers, c'est une certitude. Comment ? En injectant une représentation nécessaire.
"Avoir la possibilité de comprendre l'autre, c'est la beauté des histoires", argumente ainsi un répondant. "On va avoir de l'empathie pour les personnages de l'histoire, notamment si c'est le héros, et le fait d'avoir des minorités permet de voir les situations auxquelles elles sont confrontées, et qu'on ne pourrait pas imaginer... " Une jeune femme bisexuelle confie à son tour que "voir des personnages 'bi' à l'écran [l'a] aidée".
Ce que nombreux·se·s épinglent toutefois, c'est la façon dont ces shows sembleraient utiliser des "recettes" qui n'auraient finalement pas grand-chose d'engagé, surfant plutôt sur des mouvements sociétaux pour générer des bénéfices à la marque qui les produit - Netflix. C'est ce qu'on appelle le "woke-washing".
"Les marques modernes ont commencé à utiliser les valeurs progressistes comme un stratagème marketing et s'approprient l'activisme social comme une forme de publicité", constate ainsi la chroniqueuse Arwa Mahdawi dans les colonnes du Guardian. "C'est comme le 'greenwashing' d'antan, mais à un tout autre niveau. Nous sommes, je le crains, entrés dans une nouvelle ère nauséabonde de woke-washing."
A ce sujet, une jeune femme rappelle à juste titre à 20 Minutes que la culture seule ne suffit pas à faire bouger les lignes. Des actions collectives sociales, gouvernementales, éducatives doivent être entreprises en plus de résolutions individuelles pour que des changements réels et essentiels s'inscrivent dans la société. "Les séries peuvent participer à la lutte contre le racisme et l'homophobie mais ce travail doit aussi et surtout se faire dans les entreprises, les lieux de pouvoir, et les lois...", énumère-t-elle.
Et on ne peut qu'approuver. Parler de l'injonction à la performance et du plaisir féminin sans tabou dans Sex Education ? Génial. L'évoquer aussi librement lors de cours d'éducation sexuelle (toujours pas) dispensés régulièrement au collège et au lycée, c'est encore mieux.