C'est la règle absolue, mais c'est plus facile à dire qu'à faire à une époque où les distractions ne manquent pas, où notre regard est constamment happé par un écran et notre esprit sollicité par une information. Il n'est pas aisé d'accorder de l'attention à son enfant au moment du petit-déjeuner ou après une longue journée de boulot, mais c'est en écoutant attentivement ses questions qu'on peut mieux comprendre ce qui le taraude et donc apaiser ses angoisses.
Il faut vous y faire : les enfants posent tout un tas de questions gênantes, parfois au moment où vous vous y attendez le moins. Et il y a peu de chances pour que vous ayez une réponse toute prête pour chaque interrogation métaphysique. Mais ce n'est pas grave, vous avez le droit d'hésiter, de bafouiller et de vous tromper. Dédramatisez ! Ce qui compte, c'est que vous lui donniez le droit de savoir et le preniez au sérieux en lui répondant, même si votre réponse est à côté de la plaque.
Quelle que soit la question que vous pose un enfant, évitez à tout prix de recourir au mensonge ou à la dissimulation. Il n'y a rien de pire pour l'humilier ou saboter sa confiance en vous. Il est essentiel que votre enfant sente que vous le considérez comme une personne à part entière malgré son jeune âge. Et tenez-le vous pour dit : ces petits êtres sentent et comprennent bien plus de choses qu'on ne le pense. Par exemple, si vous tentez à tout prix de cacher à votre enfant le fait qu'il y a de l'eau dans le gaz avec votre conjoint, vous pouvez vous attendre à ce qu'il dise quelque chose ou vous pose une question à ce sujet...
Ne pas mentir ou cacher des choses, cela ne signifie pas non plus tout leur révéler en détail. Par exemple, si votre enfant aborde avec vous des questions liées de près ou de loin à la sexualité, vous n'êtes pas obligés de vous lancer dans un cours d'éducation sexuelle. Sachez faire le tri entre les concepts qu'il peut comprendre et ceux qui le dépassent selon son âge et sa maturité.
Il se peut que votre enfant vous pose une question qui vous interpelle, vous gêne, bref, vous mette en difficulté. Apprenez à comprendre pourquoi ce sujet-là vous embarrasse plus qu'un autre, pourquoi vous avez du mal à mettre des mots dessus. Cela a souvent à voir avec votre histoire personnelle. Comprendre les mécanismes qui sont à l'oeuvre vous permettra de mieux vous connaître et vous aidera à trouver la bonne réponse.
Il ne sert à rien de prendre un ton détaché, voire docte, pour aborder certains sujets difficiles, comme la mort, par exemple. Vous avez le droit de montrer vos émotions à votre enfant. Dans le cas du décès d'un proche par exemple, ne vous forcez pas à dissimuler votre chagrin, au contraire, dites que vous êtes triste, exprimez ce que vous ressentez. Cela apprendra à votre enfant reconnaître ses propres émotions et à comprendre qu'on peut surmonter la tristesse.
Souvent la question que pose un enfant exprime non seulement de la curiosité, mais également une angoisse, surtout quand il arrive à l'âge des questionnements métaphysiques. Avant de lui répondre, essayez de comprendre ce qu'il vous demande exactement. Parfois, il connaît déjà la réponse et cherche simplement à confirmer son hypothèse.
"Et toi, tu en penses quoi ?" est une bonne manière d'engager la discussion avec un enfant qui vous demande quelque chose. Cela permet aussi de comprendre comment il a entendu parler de tel ou tel sujet sur lequel il vous interroge, et donc de pouvoir adapter votre réponse.
L'enfant n'a pas le droit de tout savoir et il faut parfois savoir lui faire comprendre que certains sujets ne le concernent pas. Par exemple votre enfant vous interroge au sujet des disputes que vous avez avec votre conjoint, vous n'avez pas de comptes à lui rendre. Ce qui se joue dans le relation entre ses parents ne le regarde qu'à partir du moment ou il est concerné. N'hésitez donc pas à lui dire non quand ses questions expriment une curiosité déplacée. C'est essentiel.
Il n'existe pas de mode d'emploi pour parler à son enfant. Chaque enfant est différent, et chaque parent aussi. Il vous appartient d'écouter votre enfant tout en écoutant vos émotions afin de répondre du mieux que vous pouvez à ses interrogations.