Soupçonné de violences conjugales suite à une main courante déposée par son épouse, Céline Quatennens, le numéro 2 de la France insoumise et député du Nord Adrien Quatennens a finalement reconnu les faits. Dans un communiqué publié sur Twitter ce 18 septembre, il a reconnu avoir "saisi le poignet" de son épouse, le fait qu'elle se soit "cogné le coude", l'avoir giflée, mais aussi lui avoir "pris son téléphone portable".
Et bien que cette dernière évocation semble plus anecdotique que les autres, elle ne représente pas moins une véritable forme de violence. C'est d'ailleurs ce que souligne la députée écologiste et féministe Sandrine Rousseau. "Il y a les violences physiques et celles qui consistent à prendre le téléphone portable de l'autre. Les violences faites aux femmes prennent de nombreux visages. Aucun n'est acceptable", a-t-elle tweeté.
A l'unisson, bien des voix féministes rappellent cette réalité.
De même, la présidente de la Fondation des Femmes Anne-Cécile Mailfert a relayé sur Twitter une vidéo de la psychologue féministe Ernestine Ronai concernant la violence et le conflit dans le couple. Elle y rappelle les subtilités du phénomène de l'emprise et la manière insidieuse dont la domination peut s'insinuer dans une relation. Pour l'experte, c'est là le signe d'un "couple non-égalitaire", dépourvu de toute réciprocité et confiance.
En outre, la confiscation du téléphone portable peut s'assimiler à l'une des nombreuses formes de violence post-rupture, les faits relatés par Adrien Quatennens ayant eu lieu, selon ses termes, "dans une situation de divorce difficile". Or comme le rappelle le site Violence.info, la violence post-séparation présente les mêmes formes de violence "que la dynamique de violence conjugale (psychologique, relationnelle, etc)" et le "contrôle" fait partie de cette autre forme de manipulation.
Anne-Cécile Mailfert le rappelle : "Si une personne de votre entourage reconnaît : des violences physiques (pousser, gifler, frapper, tirer les cheveux); des violences psychologiques (harcèlement par texto, menaces, chantage,..) et surtout dans un contexte de séparation qui n'est pas accepté. Ce n'est pas un conflit, ce sont des violences."
Une forme de violence de plus en plus mise en lumière. Ainsi depuis 2020, la loi contre les violences conjugales votée à l'Assemblée nationale valorise notamment une mesure interdisant l'espionnage du conjoint, et plus précisément "l'espionnage numérique", puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.