"Depardieu, c'était un des monstres du cinéma, mais ça l'a autorisé, et tout le monde l'a autorisé, à devenir un monstre tout court...".
Ces morts forts sont ceux d'une actrice iconique, Anouk Grinberg, abordant sur Inter "l'affaire Depardieu". L'acteur est accusé de violences sexuelles par 13 femmes : propos salaces, mains posées sur les cuisses, les jambes et les fesses, humiliations en public, insultes sexistes...
"Beaucoup choisissent la cécité, l'indifférence, le déni pour sauver quelque chose de sacré. Peut-être que la justice peut aider à mettre un arrêt à cette course folle que le cinéma permet ?", a épinglé la comédienne. Mais certaines de ses consoeurs semblent prendre le contrepied de ce discours.
C'est le cas de Catherine Deneuve, grande "collègue" et amie de Gérard Depardieu. A Society, la Demoiselle de Rochefort avait expliqué : "je suis vraiment féministe, mais je trouve très choquant que lorsqu'un homme a eu un problème dans une relation avec une femme qui prétend avoir subi un comportement inapproprié, on parle immédiatement de 'viol'... Que ce soit avec Gérard Depardieu, que j'aime beaucoup, ou un autre".
Aujourd'hui, une autre voix d'envergure résonne dans ce camp, celui de la défense : la parole de Nathalie Baye. L'actrice qui a partagé de nombreuses collaborations avec le "monstre sacré" s'est exprimée à BFM : "C'est un des acteurs avec lequel j'ai le plus joué. J'ai commencé avec lui. C'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup, que j'aime beaucoup... J'ai beaucoup travaillé avec lui, je n'ai jamais eu le moindre problème".
Puis, elle a développé son propos...
Et Nathalie Baye de préciser auprès de BFM TV : "Je ne connais pas ce Depardieu là... Maintenant je ne me mêle plus de tout ce qu'il se passe. Je ne sais pas où est la vérité. Donc je sors de la mêlée".
"Je ne veux pas du tout être dans cette mêlée-là Je trouve que cette espèce de folie médiatique autour de ça est insupportable. Ça fait vendre du papier, ça c'est sûr, mais je ne rentre pas dans ces trucs-là"
"Il est très féminin comme acteur. Je suis très attachée à Gérard Depardieu", expliquait à l'unisson Catherine Deneuve il y a peu. Précisant, à la question "Vous déplorez que les hommes que l'on qualifiait autrefois de gros dragueurs insistants soient présentés comme des prédateurs sexuels ?" : "Non, prédateur sexuel, ça peut être une qualification adéquate, mais que des noms soient après une plainte associés au mot 'viol', je trouve ça choquant".
Pourtant, de nombreuses voix résonnent pour dénoncer l'attitude et les propos de Gérard Depardieu, de l'enquête initiale de Médiapart au dernier épisode très remarqué de "Complément d'enquête". Et puis, il y a la parole d'Anouk Grinberg : "Sur tous les plateaux de tournage il est comme ça, et sur tous les plateaux de tournage, les gens sont indifférents, ce qui donne vraiment à réfléchir..."
Autre témoignage qui importe : celui qui se trouve à l'origine de tous, la voix de la première plaignante, l'actrice Charlotte Arnould. A BFM déjà, en mai dernier, elle dénonçait une impunité généralisée : "Tout le monde savait. Tout le monde sait qu'il se comporte comme ça sur les tournages. Personne n'est surpris. Et il y a des gens qui permettent que ce soit possible".