C'est une parole qui prend la forme d'une contre-attaque politique, tant elle contraste avec celle d'Emmanuel Macron. Sur le plateau de C à vous, François Hollande a posé des mots sur "l'affaire Depardieu"... Comme l'avait fait l'actuel président de la République, au sein de la même émission, en prenant la défense de l'acteur.
Et ce sont des propos bien plus critiques que l'ex chef de l'Etat voue à "l'ogre du cinéma français". On l'écoute : "Gérard Depardieu était d'abord un exilé fiscal ce qui était déjà problématique, ensuite parce que se déclarer de plusieurs nationalités et qu'il répugnait qu'il était français, il en a fait étalage, il allait voir Vladimir Poutine !"
"Et puis il y a un rapport à l'argent qui était obsessionnel, ce qui explique aussi son rapport avec les gens... On ignorait ce qui pouvait se passer mais on voyait un personnage à la dérive mais qui était un agresseur pas seulement pour les femmes...", développe l'époux de Julie Gayet. Avant de poursuivre...
Et l'ancien responsable politique d'étayer son point de vue à charge : "J'ai eu maille à partir avec Depardieu. C'était un agresseur pas seulement pour les femmes mais pour son propre pays, les institutions !". Une analyse inverse à celle d'Emmanuel Macron sur le plateau de C à vous, qui avait déclaré sans détour en décembre 2023 : "Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l'homme. Je déteste ça".
"Je suis un grand admirateur de Gérard Depardieu. Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos personnages dans le monde entier. Il rend fière la France. La Légion d'honneur [que Gérard Depardieu possède, ndlr] est un ordre qui n'est pas là pour faire la morale Est-ce que je vais commencer à retirer la Légion d'honneur quand on dit des choses qui me choquent ? Je dis non. Il y aura toujours des artistes transgressifs"
Le président de la République faisait précisément référence à un reportage de l'émission "Complément d'enquête", où l'on avait pu voir l'acteur, en Corée du Nord, tenir des propos choquants.
Autre figure, autre propos, ceux d'Olivier Véran. Un mois après l'intervention télévisée du président, le porte-parole du gouvernement avait à l'unisson pris position... Différemment. C'était sur BFM : "J'ai une pensée pour les personnes qui se sont senties offensées, qui sont victimes. J'entends qu'il y a des personnes qui sont allées porter plainte car elles estiment avoir été victimes de violences et exigent une réparation".
Une déclaration publique qui semble prolonger celle d'une autre voix politique. A savoir ? La parole dépourvue d'ambiguïté de la Ministre de la Culture Rima Abdul Malak, qui avait dénoncé à l'encontre de Gérard Depardieu, rappelez-vous, "une attitude qui se veut sur le ton de la blague et de la provocation, mais qui est en fait assez irrespectueuse et indigne, et qui fait honte à la France". Des opinions pour le moins contrastées.