"Le gouvernement afghan s'est rendu. Les militantes des droits des femmes et nos joueuses se battent contre les talibans qui dirigent actuellement le pays. Elles ont plus que jamais besoin de protection. Leurs vies sont en grand danger". C'est un tweet qui sonne comme un cri d'alerte. Alors que les talibans ont repris le contrôle de l'Afghanistan, la fondatrice de la sélection féminine de football afghane, Khalida Popal, a tiré la sonnette d'alarme.
L'espace d'une publication abondamment relayée, l'ancienne capitaine, installée aujourd'hui au Danemark, a tenu à sensibiliser les consciences quant aux dangers encourus par les joueuses de football afghanes restées au pays, et par les citoyennes en général. "Aidez-nous à protéger ces femmes dont l'identité est exposée. Aidez-nous à protéger nos joueuses de football", a-t-elle poursuivi dans les médias, comme le relaie Franceinfo. Un appel primordial lancé à l'adresse de la Fifa, la Fédération internationale de football, et du Comité international olympique (CIO).
"Je n'ai pas pu dormir ces derniers jours, je pleure, je me sens impuissante. Je reçois des messages de joueuses en larmes, racontant qu'elles sont abandonnées, coincées chez elles et incapables de sortir. Elles sont effrayées. Tous les rêves ont disparu", confie encore Khalida Popal. Une situation littéralement cauchemardesque.
Au fil de ses propos, Khalida Popal, qui a déjà connu l'oppression des talibans envers les filles et les femmes lors de la création de la première équipe féminine de football d'Afghanistan, rappelle à quel point les joueuses afghanes sont en danger à l'heure actuelle. Elles pourraient être directement ciblées par les fondamentalistes religieux et ont donc besoin de protection. D'où les alertes à l'opinion publique initiées par l'ancienne joueuse de football professionnelle.
"Nous avons encouragé les femmes et les filles à se lever et à faire preuve d'audace, et maintenant je leur dis de supprimer leurs photos, fermer leurs réseaux sociaux et d'essayer de faire taire leur voix. Cela me cause tellement de douleur. Les joueuses ont pris la parole publiquement, ont défendu les droits des femmes, et maintenant leur vie est en grave danger", développe encore l'ex-capitaine, comme le rapporte le site de Franceinfo.
C'est donc une douloureuse incertitude qui plane sur le milieu du sport afghan. Et ce n'est pas le seul des témoignages qui circule ces derniers jours. Comme le relève le magazine So Foot, l'international afghan du club polonais Lechia Gdansk, Omran Haydary, s'est également exprimé au sujet de la prise du pouvoir des talibans. "Les cerveaux des talibans sont tellement réarrangés qu'ils pensent que les femmes sont des récompenses pour avoir tué ou kidnappé quelqu'un. Ils les violeront. Les talibans parlent au nom de l'islam alors qu'ils marchent avec des fusils et tuent des innocents. Cette situation me fait très mal ". Des propos courageux.