Pour continuer d'embaucher des hommes aux postes de direction, les grandes entreprises allemandes devront aussi laisser leur place aux femmes. Mardi 25 novembre, le gouvernement de coalition conduit par par Angela Merkel a approuvé lors d'une séance parlementaire une mesure qui prévoit d'imposer des quotas de femmes dans les instances dirigeantes des 108 plus grandes sociétés du pays, dont la majorité est cotée en bourse.
Farouchement défendue par les sociaux-démocrates, avec qui Angela Merkel a signé un accord de coalition en 2013, la mesure prévoit que d'ici 2016, les grandes entreprises allemandes se mettent au diapason de la parité en attribuant aux femmes 30% des places dans les instances dirigeantes. Par ailleurs, 3 500 PME devront elle aussi respecter des objectifs en matière d'égalité professionnelle. La mesure sera présentée sous forme de projet de loi le 11 décembre prochain.
Jusqu'ici, les cent plus grandes entreprises allemandes sont encore largement dirigées par des hommes. D'après le Guardian, seules 22% des femmes composent les conseils de surveillance et elles ne sont que 12% à occuper des postes dans les conseils exécutifs. Pourtant, si une majorité de la classe politique souhaite aujourd'hui que les grandes sociétés du pays laissent davantage de place aux femmes aux postes de direction, imposer des frauenquote (« quotas de femmes », en allemand) divise. Ainsi, si le président de la Fédération de l'industrie allemande Ulrich Grillo a admis que les entreprises devaient laisser davantage de leadership aux femmes, il considère aussi que la loi serait « contre-productive » pour l'économie de marché.
Si le projet de loi est approuvé la semaine prochaine, les entreprises concernées auront une année pour s'y plier. Passé ce délai, la ministre allemande des Droits des femmes Manuela Schwesig a d'ores et déjà prévenu que les sociétés ne pourront plus recruter d'hommes à des postes de direction tant que le quota de 30% de femmes ne sera pas atteint. De leur côté, certaines entreprises ont menacé de délocaliser leur production à l'étranger si la loi était votée.