Martine Aubry vit ses dernières heures en tant que Première secrétaire du Parti socialiste. En effet, au lendemain de la désignation d’Harlem Désir comme candidat à sa succession, la maire de Lille annonçait jeudi qu’elle laisserait son fauteuil en fin de semaine. « Le parti est dans de bons rails, le parti est dans de bonnes mains », a-t-elle ainsi assuré sur France 2 jeudi matin. Et d’ajouter : « les militants vont voter et donc, je laisse la place, je passe le témoin. C’est aussi une façon de montrer qu’il ne faut pas s’accrocher. Il y a tellement de gens qui s’accrochent, en considérant que seuls eux peuvent faire ! ». À partir de dimanche, et jusqu’à la très probable élection d’Harlem Désir en octobre prochain, c’est donc l’actuel numéro 2 du PS qui assurera l’intérim.
Si, officiellement, Martine Aubry précipite son départ pour laisser le champ libre à son héritier désigné, son entourage révèle qu’elle était surtout lassée par les interminables tractations liées à sa succession. D’autres assurent que l’intéressée avait toujours dit qu’elle partirait quand « les conditions seraient réunies ». Le ministre délégué à la Ville, François Lamy, fait d’ailleurs savoir que « cette décision a été prise de longue date. Sa mission était remplie ». Quant à la sénatrice Laurence Rossignol, elle estime que cette sortie « lui ressemble : quand c'est à faire, elle fait, quand c'est fait, c'est fait ».
Mais quels sont les projets de Martine Aubry ? Tout d’abord, la future ex-Première secrétaire du PS va se consacrer à sa fonction de maire de Lille. Sa stratégie : « se faire bien réélire aux municipales en 2014 pour apparaître comme un recours au PS, dans l'hypothèse où la majorité perde les élections », a confié l’un de ses proches à Europe1.fr. La sexagénaire n’entend donc pas se faire oublier. « Ma voix, vous l’entendrez », avait-elle promis aux militants lors de l’université de la Rochelle, tandis que mercredi, elle déclarait ne pas savoir « ce qui se passera dans quatre, cinq, six, sept ans ». Signes que, de loin, elle gardera quoi qu’il arrive, un œil sur les affaires nationales... et sur Matignon ?
Crédit photo : AFP
Direction du PS : Harlem Désir pourrait laisser le champ libre à Martine Aubry
PS : la succession de Martine Aubry crée des contestations
Martine Aubry et Ségolène Royal, les femmes qui manquent au gouvernement
Gouvernement Ayrault : pas de ministère pour Martine Aubry