Une loi autorisant les Saoudiennes à se déplacer sans tuteur, y compris à l'étranger, a été récemment promulguée en Arabie saoudite. "Plus qu'une évolution, c'est une révolution en Arabie saoudite", a commenté Clarence Rodriguez, la correspondante en Arabie Saoudite de RFI.
Avant cette loi, les Saoudiennes étaient dans l'obligation, à chaque sortie du territoire, de présenter un document jaune sur lequel figurait une autorisation de sortie du pays fourni par leur tuteur, ou "mahram". Comme le raconte Clarence Rodriguez dans La révolution sous le voile, son livre consacré aux luttes des saoudiennes paru en 2014, il y a peu, toute femme qui souhaitait quitter le pays devait attendre que son tuteur confirme par SMS aux douaniers qu'il lui avait bien donné l'autorisation de se déplacer.
D'après la correspondante, les agences de voyage se réjouissent de cette loi, car de plus en plus de femmes se montrent désireuses de voir du pays en se rendant par exemple au Bahreïn, en Egypte ou aux Emirats arabes.
Cette liberté de déplacement est la deuxième avancée pour les femmes en Arabie saoudite en 2015, puisqu'une loi leur permettant de voter et de se faire élire aux élections va entrer en vigueur cette année. C'est en décembre prochain que les Saoudiennes pourront voter pour la première fois lors des municipales.
En dépit de ces évolutions positives, l'Arabie saoudite reste encore le seul pays au monde dans lequel les femmes n'ont pas le droit de prendre le volant, et ce malgré d'importantes mobilisations, notamment fin 2014. Si dans les faits, aucune loi n'interdit aux Saoudiennes de prendre le volant, le poids de la tradition wahhabite et l'influence d'un clergé particulièrement conservateur rendent cette banale action impossible.
Au mois de février dernier, un historien expliquait doctement à la télévision que cette interdiction avait pour but de protéger les femmes en leur évitant de se faire violer sur la route en cas de panne...