Ce sont des images qui font scandale en Australie. Des vidéos dévoilant des actes sexuels en plein Parlement australien ont fuité dans les médias, relayés par le journal The Australian et la chaîne d'informations Channel 10. Dans ces vidéos, on verrait notamment un employé du gouvernement se masturber sur le bureau d'une députée. Politiques comme journalistes voient là la démonstration d'une certaine culture du sexisme politique.
Culture du sexisme qui se serait largement banalisée au sein du gouvernement australien, où plusieurs affaires d'accusations d'agression sexuelle sont encore en cours de traitement. Comme le rapporte la BBC, l'individu anonyme qui a délivré les vidéos aux médias (initialement partagées sur un groupe Whatsapp privé) assure également qu'employés du gouvernement et députés auraient pour habitude de se livrer à des actes sexuels en plein Parlement (au sein d'une salle de prière plus précisément), parfois en compagnie de prostituées.
Cette source a également expliqué aux médias que certains employés s'échangeaient régulièrement des photos à caractère pornographique. Et plus encore, des photos d'eux-mêmes. Selon ce "lanceur d'alerte", ces échanges et actes au sein de l'hémicycle témoigneraient d'une constante : l'assurance de l'impunité. "Ces hommes pensent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent", aurait déclaré en ce sens l'interlocuteur.
Autrement dit, le Parlement australien serait la scène parmi d'autres du "boys club", cet intitulé définissant un cercle d'hommes à l'attitude répréhensible, entretenant une forme d'entre-soi au dépend des autres - et principalement des femmes qui les entourent. Comme le développe encore Courrier International, un conseiller aurait déjà été limogé suite à ce fracassant scandale, la ministre des Femmes du pays Marise Payne évoquant des révélations "plus que consternantes". Une enquête visant employés et députés est également en cours.
En attendant, le scandale fait la Une des médias du monde entier. Comme le rapporte le Guardian, bien des journaux voient là un exemple de la "culture masculine toxique" qui régnerait au Parlement australien, lequel "s'enfoncerait dans la vase" avec ces révélations, ni plus ni moins. D'autres faits appuieraient cette réalité comme les accusations de l'ancienne employée Brittany Higgins, laquelle affirme avoir été violée par un collègue dans un cabinet ministériel. Des faits qui remonteraient à l'année 2019. Et des accusations qui ne seraient pas suffisamment prise en considération par le gouvernement australien.
Afin de dénoncer cet état des lieux, une manifestation a d'ailleurs pris place le 15 mars dernier devant le Parlement australien. L'idée ? Dénoncer les violences sexuelles et surtout l'impunité de ceux qui les perpétuent. L'intitulé du mouvement de protestation ? "#March4Justice", la Marche pour la justice.
Et l'écrivaine féministe Elif Shafak d'interpeller le gouvernement australien : "Le patriarcat prospère en silence. Brisez ce silence. Écoutez les courageuses femmes d'Australie. Écoutez les femmes, partout".