Marilyne avait tout juste 28 ans. Gardienne de la paix au centre de rétention de Palaiseau (Essonne), la jeune femme s’est suicidée samedi soir, la nuit même de son anniversaire, dans l’appartement de son frère, à Bagneux (Hauts-de-Seine), où elle résidait. Avant de mettre fin à ses jours, elle aurait abattu son compagnon, Ludovic, gardien de la paix lui aussi. Il travaillait à la police aux frontières d’Orly (Val-de-Marne) et aurait eu 27 ans le mois prochain.
La rupture imminente du couple expliquerait le drame. L’histoire d’amour aurait tourné court et Marilyne ne pouvait pas le supporter. Si cette thèse du dépit amoureux prévalait hier, aux yeux des enquêteurs de la police judiciaire des Hauts-de-Seine chargés de faire la lumière sur ce drame, c’est parce que Marilyne a laissé une lettre d’explications derrière elle. La jeune femme venait de se rendre compte que Ludovic ne l’aimait plus. Son compagnon rentrait tout juste de vacances, un séjour de deux mois aux Antilles, et venait de la retrouver. Alors qu’aux yeux de la jeune femme, tout allait pour le mieux quand ils s’étaient quittés pour les vacances, elle a retrouvé un homme distant, qui avait décidé de la quitter.
Scénario inimaginable pour la jeune femme. Les circonstances ne sont pas encore parfaitement claires, mais il semble que le couple était seul samedi soir dans le logement de l’allée Mirabeau. De douloureuses discussions sentimentales ont alimenté la soirée jusqu’à ce que la jeune femme craque et s’empare de son arme de service. Elle a tiré à plusieurs reprises. Reste qu’avant de se donner la mort, Marilyne a téléphoné aux Antilles, où vit sa mère, pour lui annoncer son geste. Celle-ci s’est empressée d’appeler son fils, le frère de Marilyne, également policier, qui habite en région parisienne, pour qu’il se précipite allée Mirabeau. Vers 5 heures hier, c’est lui qui a découvert le corps de Ludovic dans le salon. Et celui de sa sœur, une balle dans la tête, allongée près de son compagnon.
Après ce drame et la série de trois suicides en moins de deux heures, le 22 septembre dernier, les policiers sont d’autant plus choqués que les souvenirs noirs du début de l’année 1996 refont surface. Dix policiers s’étaient donné la mort en quelques semaines. Sonnés hier par « ce nouveau drame qui frappe la police nationale » même si son origine est « privée », Laurent Arnaudas et Luc Poignant, responsables régionaux du syndicat Unité SGP, ne peuvent que déplorer ces « suicides en série ». Mais hier l’heure était « au recueillement ». Une cellule psychologique a été mise en place dans les deux services d’affectation du couple, mais aussi au centre de rétention de Plaisir (Yvelines), où ils avaient longtemps travaillé côte à côte.
Crédit : ThinkStock
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