Le court-métrage Bao avait déjà séduit presque tous les amateurs et amatrices de films d'animation l'année dernière, lorsqu'il avait été projeté au cinéma, en première partie des Indestructibles 2 (certain·es l'avaient cependant jugé "incompréhensible" ce qui pour beaucoup, traduisait un manque de représentation de la culture asiatique, comme l'explique le Huffpost).
L'histoire est simple et universelle : celle d'une maman un peu protectrice qui se prend d'affection pour un petit Bao, cousin du dumpling - le délicieux ravioli chinois - qui s'anime devant ses yeux. Au fur et à mesure qu'il grandit et veut s'émanciper, elle commence à ressentir l'angoisse du nid vide, le phénomène que l'on vit parfois lorsque son enfant part de la maison. Un conte poétique et imagé comme Pixar sait les faire, qui a aussi pour avantage de décrire un pan de la culture chinoise, dont Domee Shi, la réalisatrice est originaire.
Elle explique d'ailleurs que cette histoire lui est venue de trois expériences qu'elle avait vécues. La première : sa propre enfance dans une famille chinoise qui a émigré à Toronto (où se déroule le court métrage) en 1991, quand elle avait deux ans. Dans une interview au New York Times, elle confie notamment qu'avec des parents surprotecteurs, "[elle] étai[t] comme cette petite boulette de bao".
La deuxième, la nourriture. "Les boulettes de pâte sont un aliment de base dans la culture chinoise", indique-t-elle. "Tu fais des boulettes avec ta famille pendant les vacances, le Nouvel An chinois. C'est la métaphore parfaite d'un aliment familial." Et pour finir, elle avoue avoir voulu donner une touche moderne à un conte de fées parce qu'elle aimait la façon dont ces fables traitent des thèmes sombres ou plus légers.
Un scénario qui lui a valu l'Oscar 2019 du meilleur court-métrage d'animation, que Domee Shi, la première femme à avoir réalisé un court-métrage Pixar, a reçu avec émotion.