A travers le monde, les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus confinement sont multiples, et souvent désastreuses. Grande précarité, licenciements massifs, faillite... Mais l'humain n'est pas le seul à subir les dommages de l'épidémie de Covid-19. Les zoos par exemple, où logent en captivité des centaines d'animaux sauvages, fonctionnent quasi exclusivement grâce aux revenus que les entrées des visiteurs engendrent. Et depuis plusieurs semaines, conséquence du confinement, les recettes sont au point mort. Pour les pensionnaires, les répercussions se font sentir sur le niveau alimentaire. Car sans rentrée d'argent, impossible de les nourrir sur la longueur.
Dans le nord de l'Allemagne, à Neumünster, la directrice du zoo local a ainsi alerté les médias sur la situation critique qu'elle subit actuellement, et les solutions qu'elle sera obligée de prendre si les choses ne s'améliorent pas rapidement. "Si c'est nécessaire, je devrais euthanasier les animaux plutôt que de les laisser mourir de faim", a déclaré Verena Kaspari au journal allemand Die Welt. "Au pire, il faudrait nourrir certains animaux avec d'autres. Nous avons dressé la liste de ceux que nous devrons abattre en premier". Parmi les espèces qui seraient épargnées : Vitus, l'ours polaire de 3,65 mètres.
Un scénario terrible qui traduit le manque de moyens auquel fait face la direction (parce qu'elle appartient à une association, le zoo ne peut pas profiter d'une aide financière gouvernementale destinée aux petites entreprises). Pourtant, ce sont plus de 700 animaux qui pourraient se retrouver sans nourriture dans les enclos de l'établissement, et une estimation de 175 000 euros de perte au printemps pour la société.
Afin d'éviter à tout prix d'en venir à cette alternative morbide, le zoo de Neumünster a lancé un appel aux dons, et mis au point un système de parrainage d'animaux. On peut donc donner de l'argent ou "adopter" l'un des petits membres du parc zoologique. Une façon de lui assurer un arrivage en graines, viande, poissons quotidien, et de ne pas finir dans la gamelle des lions. Pour ce qui est des dons alimentaires, le site explique que plusieurs restaurants leur ont fournis des quantités nécessaires de fruits et légumes, et propose à la place d'acheter du "foin virtuel" qu'ils se procureront en temps voulu, leur capacité de stockage n'étant pas illimitée.
En France également, le domaine est sévèrement touché. Le ZooParc de Beauval, premier site touristique de la région Centre-Val de Loire, a perdu entre 12 et 14 millions d'euros au mois d'avril, et le zoo de La Flèche, dans la Sarthe, environ 6 millions d'euros.
Heureusement, quelques bonnes nouvelles atterrissent aussi sur la Toile, témoignant d'une certaine forme de paix et de liberté retrouvées par plusieurs animaux. A Hong Kong par exemple, deux pandas du zoo Ocean Park se sont accouplés naturellement pour la première fois après dix années de tentatives peu fructueuses de la part de l'équipe, profitant sans aucun doute de la tranquillité soudaine. Mais jusqu'à quand ?