Féminicide. En France, le mot relève toujours du néologisme (il n’apparaît en tout cas pas dans notre Larousse). Propagé par l’écrivain et activiste sud-africaine Diana Russell, il désigne « le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme » et est toujours perpétré à une telle ampleur dans certaines parties du monde qu’en 2012, le mot était inscrit au Code Pénal de plusieurs pays d’Amérique latine. Aujourd’hui, il fait l’objet d’un projet théâtral né en Italie et qui a fait depuis le tour du monde. Ferite a Morte (Blessées à mort en français) est une succession de monologues écrits par Serena Dandini, une écrivaine et journaliste italienne, et inspirés de faits réels. Ils redonnent voix à des femmes brutalement réduites au silence par la violence masculine. Ces textes ont fait l’objet d’un livre, Ferite a Morte, récemment publié en Italie chez Rizzoli et du spectacle du même nom.
Après une tournée dans toute l’Italie, la pièce Blessées à mort a été présentée à Washington, à New York, à Bruxelles, à Londres, à Genève, au Luxembourg et à Strasbourg. Le projet théâtral sera aussi présenté le 14 mai à la BNF François Mitterrand, dans le Grand Auditorium.
Pour cette soirée unique à Paris, Serena Dandini et la société de production Mismaonda ont invité bon nombre de personnalités féminines et engagées, lesquelles liront les textes de Blessées à mort : la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de la Justice Christiane Taubira, l’architecte Odile Decq, l’actrice Claudia Cardinale, la militante féministe et fondatrice de la Maison des Babayagas Thérèse Clerc, La Sénégalaise Khady Koita (présidente de l'association sénégalaise La Palabre) et bien d’autres.