Vous l'avez peut-être remarqué, Instagram s'est récemment pris de passion pour une nouvelle lubie : le Bottle Cap Challenge, ou défi du bouchon de bouteille. Utilisateurs et utilisatrices en tout genre s'amusent ainsi à tourner sur eux et elles-mêmes, en levant la jambe façon prise d'arts martiaux, pour tenter de décapsuler/faire tomber le bouchon de la bouteille qui se trouve à hauteur de leur poitrine (le tout devant la caméra, pas question que le monde ne manque l'exploit). Le but ? Cumuler les compliments en cas de réussite, et les gentilles moqueries dans un scénario moins reluisant. Attirer l'attention, en gros. Même Mariah Carey s'y est mise, à la seule différence qu'elle n'a pas utilisé sa jambe.
Bien sûr, il n'y a rien de mal à ce petit jeu, surtout si on pense à ramasser le bouchon ET la bouteille, et à les jeter dans les poubelles prévues à cet effet par la suite. L'environnement, c'est justement le parti qu'a décidé de prendre l'acteur Ahmed Sylla. Lui aussi s'est filmé en train de tenter sa chance, lui aussi a levé la jambe plus haut que diable pour dégommer le bouchon. Sauf qu'il avait un autre but en tête que la simple volonté d'exposer son agilité - et sa souplesse - aux yeux de ses 809 000 abonné·e·s. Il a ainsi détourné le défi en une cause écolo.
Après avoir loupé sa cible, il emmène l'internaute avec lui dans une balade de quartier, et se met à ramasser toutes les bouteilles, canettes et déchets qu'il croise sur son chemin. Plastique, verre, carton, aluminium... Il les jette ensuite dans les bacs jaunes ou bacs à verre, selon leur composition. Un véritable exemple citoyen qui a d'ailleurs été salué par sa communauté.
"Merci de montrer l'exemple", peut-on lire dans ses commentaires, ou encore "Ça fait un peu réfléchir les gens".
Et pour cause, il est malheureusement nécessaire de rappeler que l'heure est grave. En France, en 2016, l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) a calculé que chaque personne émettait 4,6 tonnes de déchets. A elle seule. 10 tonnes de plastique sont également produites par seconde dans le monde, et seulement 9 % de ce chiffre est recyclé. Le reste finit par se retrouver dans l'océan (on compte une surface de 1,6 millions de kilomètres carré, dramatiquement baptisée le Septième continent) ou encore dans des décharges à ciel ouvert.
Depuis les années 60, 8,3 milliards de tonnes de plastique ont ainsi été créées. "Les matières plastiques prenant plus de quatre siècles à se dégrader, la majorité d'entre elles existent toujours, même sous une forme différente", déplore National Geographic. Et d'ici 2050, les océans en contiendrait davantage que de poissons. Alors, suivons l'exemple d'Ahmed Sylla en agissant et en sensibilisant notre entourage. Et plutôt que d'opter pour une bouteille d'eau cet été, adoptons la gourde.