Un peu plus d'une centaine de graffitis avaient vu le jour sur les murs de brique de la petite ville de Wakefield, dans le Yorskhire, en Angleterre - et ce depuis le référendum de 2016. Quelques mots tracés à la craie blanche dont le message était on ne peut plus clair : "Brexit based on lies. Reject it" ("Le Brexit est basé sur des mensonges. Rejetez-le"). Son instigatrice, Hazel Jones, n'est autre qu'une résidente de 71 ans, ancienne institutrice (d'où la craie ?), qui dénonce fermement l'erreur monumentale que le gouvernement et le peuple ont faite en votant la séparation de l'Union Européenne.
"Je pense qu'il est très important que les gens soient informés de la catastrophe imminente à laquelle nous serons confrontés si le Brexit se concrétisait", explique-t-elle lors d'une interview avec le Times. "Nous devons tous faire notre part". Elle estime également agir pour ses "petits-enfants" qu'elle considère "lésés" par sa propre génération. Il faut dire que lorsqu'on étudie le vote de plus près, 71 % des 18-24 ans ont exprimé leur souhait de rester dans l'UE, quand 64 % des + de 65 ans ont choisi d'en partir, selon YouGov. En calculant rapidement qui des deux tranches d'âge a des chances de vivre le plus longtemps avec la décision, on comprend la frustration d'Hazel Jones quand elle pense à ses descendant·es.
Aujourd'hui, si elle ne se considère toujours pas comme une délinquante (elle précise qu'il ne s'agit pas de vandalisme puisque la craie disparaît sous la pluie), elle a pourtant stoppé ses actions par peur de représailles envers elle et sa famille. Son opinion demeure cependant inchangée, et elle ne manque pas de rappeler qui de ses actions ou de celles du Royaume-Uni sont les pires : "Si le gouvernement choisit d'imposer délibérément à sa propre population les pénuries de nourriture, les pertes d'emplois et la perturbation des fournitures médicales, il n'a pas vraiment pas à craindre que les vieilles dames le soulignent".
Le 24 juillet dernier, Boris Johnson a pris la tête du pays comme Premier ministre, et assuré que le Brexit aurait lieu le 31 octobre, conditions négociées avec l'Europe ou non.