La nouvelle avait réjoui le 11 avril dernier : Britney Spears annonçait qu'elle était enceinte de son troisième enfant sur ses réseaux sociaux. "J'ai fait un test de grossesse... Euh eh ben... J'attends un bébé", s'enthousiasmait-elle.
Une grossesse qui prenait des allures de revanche après 13 années de tutelle abusive durant laquelle son père lui avait imposé de porter un stérilet. Enfin libre de disposer de son corps comme elle l'entend, la popstar de 40 ans savourait donc cette jolie nouvelle avec son compagnon, Sam Asghari. Mais ce samedi 14 mai, coup de tonnerre : "C'est avec la plus profonde tristesse que nous devons annoncer que nous avons perdu notre bébé miracle durant la grossesse", a écrit Britney Spears sur son compte Instagram.
"Peut-être que nous aurions dû attendre avant d'annoncer cette grossesse, mais nous étions tellement heureux de partager cette nouvelle."
En partageant cette tragique nouvelle, Britney Spears met en lumière la fameuse période du premier trimestre, tant redoutée et pourtant passée sous silence. Par superstition, par peur que cela soit "trop tôt", entre autres.
"Ce qui se passe dans le corps des femmes durant les trois premiers mois de grossesse, c'est-à-dire une réorganisation totale pour faire de la place à un embryon, est une réalité corporelle qui peut être très dure, très violente pour les femmes enceintes", dissèque Judith Aquien, autrice du livre Trois mois sous silence, Le tabou de la condition des femmes en début de grossesse. "Elle est marquée par la peur de la fausse couche, l'échographie du troisième mois, et des manifestations physiques qui ne se disent pas par puritanisme, ainsi que la crainte d'un discours psychanalysant à un endroit purement physique."
En annonçant sa fausse couche publiquement, Britney Spears brise le tabou d'un phénomène éprouvé par une femme sur dix. Selon The Lancet, 23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde, soit environ 15 % du total des grossesses. En parler, c'est aussi partager cette expérience douloureusement solitaire alors même qu'elle est si commune à tant de femmes.
C'est ainsi que la chanteuse Amel Bent a récemment décidé de parler publiquement de sa fausse couche : "La société ne te considère enceinte qu'à trois mois. La déclaration de grossesse, c'est trois mois. Avant, tu ne peux faire aucune démarche. Alors que c'est très contradictoire avec ce que ressentent les femmes à cette période. Les trois premiers mois, les femmes ont des nausées, elles font pratiquement de la narcolepsie, elles ont mal partout, mais elles n'ont pas le droit de le dire. La société n'est pas prête à l'entendre. Et quand elles vivent le deuil d'un enfant, elles le vivent seules. C'est horrible les séquelles que ça laisse."
D'autres personnalités, à l'instar de la chanteuse Jessie J, ont aussi choisi de partager cette expérience. Une parole libératrice pour beaucoup de femmes qui ont traversé cette épreuve traumatisante et silenciée.