En 2003, l’Association des victimes des essais nucléaires (Aven) déposait une plainte qui avait donné lieu à l’ouverture, en 2004, d’une enquête sur les retombées des essais nucléaires effectués en Algérie et en Polynésie entre 1960 et 1996. Pour la première fois, des expertises médicales menées par Florent de Vathaire, directeur de recherche en épidémiologie, concluent à un lien probable entre les essais et les maladies graves (cancers notamment) développés par les militaires et les civils présents sur les lieux des expérimentations. En tout, 210 essais ont été menés entre 1960 et 1996 ; 17 en Algérie et 193 en Polynésie. 150 000 personnes pourraient être concernées par les retombées. En 2010, un fonds d’indemnisation a été mis en place pour les victimes.
Les avocats ne crient pourtant pas encore victoire : il faudra que la justice établisse une causalité directe entre les essais et les maladies développées pour que leurs clients puissent espérer une réparation. Sur les 720 dossiers portés devant la justice par l’Aven, seuls quatre ont été retenus par le comité en charge d’attribuer les indemnisations aux victimes. Cette expertise comporte néanmoins une forte dimension symbolique, qui pourrait faire accélérer les procédures. « C’est un élément fort qui va peut-être enfin obliger l’armée à fournir toutes les informations sur les militaires ou les civils présents lors des tirs, et pour qui les dossiers sont incomplets », confie au Parisien Cécile Labrunie, avocate au cabinet parisien Teissonière, qui suit le dossier.
Viviane Clermont
(Source : Le Parisien)
Crédit photo : Comstock
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