On l'y reprendra à deux fois avant d'embrasser une femme sans son consentement. En Inde, le Youtubeur Crazy Sumit, de son vrai nom Sumit Verma, s'est attiré les foudres des internautes après avoir posté une vidéo où on le voit embrasser de force trois femmes qu'il croise dans la rue avant de s'enfuir.
Intitulée "Funniest Indian YouTube Prank of 2017", elle promettait, selon son auteur, d'être la "blague la plus drôle de 2017". Raté.
Aussitôt postée sur YouTube, la vidéo de Crazy Sumit a suscité des réactions offusquées de la part des internautes, qui y ont vu non pas une "blague", mais des agressions sexuelles avérées.
"Crazy Sumit, ce pervers, doit être puni. Même YouTube devrait supprimer cette vidéo et toutes ses chaînes qui promeuvent le harcèlement sexuel au nom de l'humour."
"Crazy Sumit devrait être puni et devenir un exemple pour tous ceux qui manquent de respect aux femmes en Inde. Ferait-il la même blague en embrassant des hommes ?"
Choqués, de nombreux internautes ont signalé la vidéo auprès des autorités. La police s'est depuis saisie du dossier et a confirmé son aspect criminel. Cité par le Hindustan Times, le commissaire adjoint de New Dehli confirme qu'un tel comportement était passible d'une peine de prison. Il invite également les trois femmes à se manifester pour porter plainte contre Sumit Verma.
Face au tollé provoqué par sa vidéo, le Youtubeur a préféré la supprimer de sa chaîne. Il a aussi fait disparaître d'autres vidéos où il détaillait ses techniques de drague, elles aussi de très mauvais goût. Il a ensuite publié une vidéo – aujourd'hui supprimée – où il fait son mea culpa. "Je ne pensais pas que la blague du bisou-basket deviendrait virale et qu'elle aurait un tel écho négatif. Je m'excuse sincèrement, je ne voulais blesser personne. Cela a juste été filmé pour divertir. Je respecte les femmes et je referai plus jamais une telle chose."
Cette vidéo d'excuses a elle aussi fini par être supprimée.
La polémique autour de la vidéo de Crazy Sumit intervient moins de quinze jours après une série d'agressions sexuelles ayant eu lieu lors de la soirée du Nouvel An à Bangalore, au sud du pays. Venues célébrer le passage à 2017 dans le quartier des affaires de la ville, de nombreuses femmes ont été agressées et victimes d'attouchements.
Selon le National Crime Records Bureau du ministère de l'Intérieur indien, 34 000 viols ont été enregistrés dans le pays en 2015. Un viol serait signalé toutes les 22 minutes aux autorités, mais seuls 26,4% d'entre eux aboutiraient à une peine contre les accusés.