Le départ surprise annoncé le week-end dernier de la sénatrice Chantal Jouanno vers la nouvelle formation centriste de Jean-Louis Borloo, l'UDI, a « déçu et choqué » François Fillon. « Une attitude qui, sur le plan du respect des militants UMP, pose problème », a expliqué l'ancien Premier ministre.
Lundi, lors d'un tchat organisé par le Monde.fr, l’ex-ministre s’est expliquée : « J'ai surtout choisi de rejoindre un nouveau parti qui a clairement, dans ses gènes, l'écologie comme fondement de son programme politique, une vision très positive de l'Europe et l'entrepreneuriat. C'est plus facile d'être en positif que d'apparaître trop souvent comme une voix dissidente interne. »
Pas de prise de position dans le duel Copé-Fillon
En effet, la sénatrice s’était plusieurs fois démarquée des positions de l'UMP notamment sur l'immigration, le mariage homosexuel ou l'environnement, mais elle a souligné sur BFM TV, qu'elle ne serait « jamais allée à l’UDI s’il n’y avait pas eu un accord de coalition très clair avec l’UMP ».
Pour François Fillon, favori pour la présidence de l'UMP, la création de l’UDI le « renforce dans la conviction que nous devons tout faire pour incarner les valeurs du centre et les valeurs de la droite au sein de l'UMP ». Chantal Jouanno, elle, ne souhaite pas se prononcer « sur le débat interne de la future présidence » : « Jean-François Copé est un bon organisateur, François Fillon est un ami, plus rassembleur. »
Quant à un éventuel retour de Nicolas Sarkozy en politique, si Chantal Jouanno explique qu’elle « ne devrait pas répondre à cette question », la sénatrice avoue tout de même qu’elle « reste une "sarkozyste 2007" convaincue ». « Ce sont toujours les idées que je défends », a–t-elle ajouté.
Enfin, la sénatrice a confirmé sur le tchat du Monde.fr son intérêt pour les élections municipales de 2014 à Paris. « Paris m'intéresse toujours, et je reste convaincue que Paris peut être la capitale de l'innovation écologique en Europe […] Je souhaite surtout aller défier la gauche dans le XIIe arrondissement. Les guéguerres à droite n'ont pas lieu d'être quand on fait moins de 40% des voix. »
Crédit photo : AFP
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