Santé
Le cholestérol, c'est bon ou pas pour la santé ?
Publié le 7 septembre 2021 à 17:11
Par Medoucine
Il y a plus de 60 ans que le cholestérol est devenu l'ennemi à abattre, le responsable de toutes les maladies cardio-vasculaires. Mais finalement, qu'est-ce que c'est que le cholestérol ? Pourquoi a-t-il gagné cette réputation et la mérite-t-il ? Que penser des statines, ces médicaments donnés à des centaines de millions de personnes depuis les années 2000 ? Comment se préserver réellement des maladies cardio-vasculaires ? On fait le point.
Le cholestérol, c'est bon ou mauvais ? Le cholestérol, c'est bon ou mauvais ?© Adobe Stock
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Mais au fait, c'est quoi, le cholestérol ? Il s'agit d'un lipide de la famille des stérols, qui intervient dans de nombreux processus physiologiques du corps. Un quart du cholestérol est apporté par l'alimentation puis stocké dans le foie. Les trois quarts restants sont fabriqués directement par le foie à partir de deux sources : le glucose et les acides gras, qui, servent tous les deux à la fabrication de cholestérol mais aussi à la production d'énergie.


Quelle est la fonction du cholestérol dans l'organisme ?

• Il est présent dans toutes les membranes des cellules du corps entier, afin de réguler leur fluidité. Il est indispensable au renouvellement et à la réparation cellulaire.

• C'est aussi à partir de lui que sont fabriquées :
- Des hormones stéroïdiennes : les hormones sexuelles, indispensables à la procréation, et les hormones surrénaliennes, responsables des réactions de survie face au danger
- De la vitamine D, indispensable notamment pour le système immunitaire et le système ostéo-articulaire.

• Il sert de matière première pour la fabrication des acides et des sels biliaires, qui sont indispensables à la digestion des graisses et des lipides, notamment des omégas 3 (dont on connaît aujourd'hui le rôle dans la prévention des maladies cardio-vasculaires) comme le précise le Dr Michel de Lorgeril dans son livre Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent.


Le cholestérol est un corps gras, non soluble dans le sang. Il est donc transporté par ce qu'on appelle des lipoprotéines.

Il est transporté du foie vers les cellules par un transporteur appelé LDL (pour Low Density Lipoprotein), qui transporte des graisses dont du cholestérol, des triglycérides, et des vitamines liposolubles vers les cellules. Le LDL livre la cellule en gras qu'il transporte, dont le cholestérol.

Lorsque la cellule a besoin de se débarrasser d'un excès de cholestérol, ou de matériaux liposolubles abîmés, des transporteurs appelés HDL (pour High Density Lipoprotein) prennent en charge ces gras dans le sens inverse (des cellules vers le foie). Le cholestérol est ensuite évacué dans la bile, qui est aussi fabriquée dans le foie.


La saga historique du cholestérol


Tout commence à la fin des années 1950 : le médecin nutritionniste américain Ancel Keys publie une étude qui affirme que les pays où il y a le plus d'infarctus sont ceux où l'on mange le plus de graisse.
Très vite, on découvre qu'il a choisi les pays qui validaient sa théorie (sept sur vingt-huit) pour construire son étude. En réalité, certains pays très consommateurs de graisses présentent un taux très faible de crises cardiaques et inversement, des pays avec une consommation de graisses très faible présentent un taux très élevé de crises cardiaques. Par exemple, la France et la Finlande ont la même consommation de graisses, mais on déplore en Finlande sept fois plus de crises cardiaques qu'en France.


Pourtant, Ancel Keys persiste dans sa théorie et continue de mener des études, faussées de nouveau.
On découvre peu après l'existence des lipoprotéines (HDL et LDL mentionnées ci-dessus) et les laboratoires déterminent qu'un taux élevé de LDL est responsable des maladies cardiovasculaires.

Cette affirmation se base sur une observation : chez les personnes qui ont fait une crise cardiaque, les artères semblent "bouchées" par ce qu'on appelle des plaques d'athérome. Des cristaux de cholestérol sont retrouvés dans ces plaques, ce qui fait penser que le cholestérol apporté par les LDL se dépose et bouche les artères. En réalité, ces dépôts de cholestérol sont la conséquence de la dégradation de la plaque d'athérome et non leur cause.


Avec l'avènement des statines dans les années 1990 (voir paragraphe suivant), l'obsession anti-cholestérol grandit : plus le taux de cholestérol est bas, mieux c'est. La norme du taux de cholestérol dans le sang diminue peu à peu : en 1985, le taux normal de cholestérol était de 3g/L ; aujourd'hui, il est en dessous de 2g/L.
En 2016, une équipe de chercheurs indépendants compare plus d'une trentaine d'études sur le cholestérol. Leur conclusion contredit les affirmations antérieures : "le lien entre 'mauvais cholestérol' et maladies cardiovasculaires n'existe pas". D'autres études ont même montré que, à l'inverse de ce qui était avancé auparavant, plus les taux de cholestérol LDL sont bas, plus la mortalité augmenterait.

Comment éviter d'avoir du cholestérol © Adobe Stock
Les statines : une solution ?

Les statines ont commencé à être prescrites en 1987. Elles ont pour effet de réduire les taux de cholestérol des patients à qui elles sont administrées. Entre 1994 et 2004, de nombreuses études annoncent l'efficacité des statines sur les récidives d'AVC : réduction relative de 20% des AVC, 80% des essais sont statistiquement significatifs, sur une base de 41000 patients suivis pendant 5 ans dans 6 essais. Elles deviennent un enjeu commercial qui se chiffre en milliards de dollars, et elles sont prescrites à des centaines de millions de personnes dans le monde.

En 2005, à la suite du scandale pharmaceutique du Vioxxx, de nouvelles règlementations et des contrôles plus rigoureux apparaissent concernant la conduite et la publication des études scientifiques.


A partir de ce moment, les nouvelles études sur les statines concluent à des résultats beaucoup plus modérés : 80% des essais sont statistiquement non significatifs, les réductions relatives des AVC ne sont plus que de 5 à 10% soit 2 fois inférieures à ce qui était annoncé avant 2005. L'efficacité des statines est cinq fois plus faible chez des personnes à risque qui n'ont jamais fait d'accident cardiaque.

Action physiologique et effets des statines

Les statines réduisent le cholestérol en bloquant la fabrication d'une enzyme qui a une double action : elle permet la fabrication de cholestérol et de Coenzyme Q10. Or, avec un taux de cholestérol (plus particulièrement de LDL) abaissé :

- la livraison du cholestérol pour réparer les cellules abîmées est insuffisante, et leur inflammation s'entretient, ralentissant leur réparation.


- le corps devient plus sensible aux attaques bactériennes et virales.


- la bile produite par le foie est déséquilibrée, entrainant des troubles digestifs, des selles irrégulières (constipation, diarrhée) et des douleurs abdominales.

- la production de vitamine D est perturbée. La baisse de la vitamine D et des hormones surrénaliennes peut notamment expliquer des réactions inflammatoires et allergiques, notamment lorsque le foie est surchargé (alcool, détoxication médicamenteuse importante...). La baisse de la vitamine D implique notamment une baisse de l'immunité qui résulte en de plus grandes expositions aux infections virales.


Par ailleurs, les statines inhibent la fabrication de Coenzyme Q10, qui est un antioxydant majeur du corps humain et participe à la respiration cellulaire. Une inhibition de la production de Coenzyme Q10 met les cellules en hypoxie à long terme, ce qui crée une fatigue importante qui s'installe peu à peu, ainsi que des douleurs musculaires. Par ailleurs, le vieillissement de l'organisme est accéléré par manque d'antioxydants. Les patients ne font pas toujours le lien de ces effets secondaires avec la prise des statines, car ils mettent du temps à s'installer, et sont souvent confondus avec le vieillissement du patient, souvent âgé.

D'autres effets secondaires, comme une neurotoxicité importante, une altération de la mémoire et du sommeil, ont été mis en évidence plus récemment.


Quel accompagnement naturopathique proposer à une personne sous statines ?

Les statines causent une inhibition de la production de cholestérol et de coenzyme Q10. Il va être indispensable de complémenter une personne sous statines en Coenzyme Q10 et d'apporter de grandes quantités d'antioxydants par l'alimentation pour combler cet effet secondaire.


Par ailleurs, une complémentation en vitamine D et en omégas 3 s'avère primordiale, au vu des carences qui peuvent s'installer (non-fabrication et non-assimilation digestive). Enfin, on peut envisager, pour certains, de soutenir ou de drainer le foie, au cas par cas. Ces recommandations sont bien sûr à individualiser. Pensez à vous rapprocher de votre naturopathe afin d'avoir un suivi personnalisé.

Régime méditerranéen © Adobe Stock
Quel accompagnement naturopathique pour prévenir les maladies cardiovasculaires ?

Une diminution de la consommation de sucre en privilégiant les sucres à faible index glycémique a montré son efficacité afin d'éviter les maladies cardiovasculaires ainsi que les récidives d'infarctus.

La consommation de thé vert a aussi montré une efficacité pour prévenir les infarctus et les AVC. Le thé vert est par ailleurs très antioxydant.

Dans les années 1990, un groupe de scientifiques de l'INSERM conduit par le Dr Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur au CNRS, a mis en place un essai randomisé sur quatre ans pour vérifier l'impact de l'alimentation méditerranéenne sur les récidives après un premier infarctus. C'est ce qu'on appelle l'étude de Lyon.
Les recommandations étaient les suivantes :

  • Consommer de l'huile d'olive et de l'huile de colza comme principales sources de graisse
  • Diminuer les protéines animales (viande, charcuterie, produits laitiers gras)
  • Augmenter la part de fruits et légumes
  • Augmenter les céréales et légumineuses
  • Une consommation d'alcool modérée conseillée

Cette étude a montré une efficacité de 70% dans la réduction globale des risques cardio-vasculaires, sans effets secondaires (contre 20% environ pour les statines, avec effets secondaires). Plus en détail : les résultats montrent une réduction de 81% de décès par cause cardiovasculaire, une diminution de 71% des infarctus non-mortels, de 60% de décès toutes causes confondues, et une amélioration nette de leur qualité de vie chez le groupe suivant l'alimentation méditerranéenne comparé au groupe témoin.

Cette étude a également montré que les deux groupes avaient un taux de cholestérol similaire, ce qui remet en cause son rôle présupposé dans les maladies cardiovasculaires.

Enfin, le mode de vie méditerranéen comprend à la fois cette diète spécifique, une activité physique régulière ainsi qu'une joie de vivre caractéristique : tout s'accorde pour dire que ces trois facteurs combinés sont une garantie contre les maladies cardiovasculaires, les cancers, les dépressions, les maladies neurodégénératives et inflammatoires.

Attention, ne jamais interrompre un traitement médical sans avis et suivi médical.

Par Alice Rebière, naturopathe et maître praticien en PNL, certifiée et validée par le réseau Médoucine

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