Alors que l’Insee prévoit une récession en France fin 2011 et début 2012, le ministère du Travail a publié les chiffres du chômage lundi. Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 5,2% en un an, portant les chiffres à 2 844 800 chômeurs fin novembre (+1,1% sur un mois), un niveau inégalé depuis novembre 1999 et ses 2, 849 millions de demandeurs d’emploi recensés.
Si l’on inclut les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite, 4 244 800 Français étaient à la recherche d’un emploi (soit +1,2% sur un mois, +5,6% sur un an), 4.510.500 avec les départements d'outre-mer.
« On prévoit une croissance nulle pour les 18 mois à venir et donc, naturellement, les entreprises n'embauchent pas et cherchent au contraire à diminuer leur personnel », a expliqué Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE, à l'AFP-TV. « Pour 2012, on s'attend à une année tout à fait catastrophique. On s'attend à finir l'année avec un taux de chômage de l'ordre de 10,7% », a-t-il ajouté.
Le ministre du Travail et de l'Emploi, Xavier Bertrand a récemment repoussé la perspective d'un chômage à 10,4% fin 2012 comme le prévoit l'OCDE. Reste qu’il n’envisage plus que le taux de chômage redescende sous la barre des 9% à la fin de l’année. Le ministre a pris acte lundi de la nette hausse du nombre de chômeurs, y analysant une « conséquence directe du ralentissement de l’activité économique » et assurant qu'il restait « entièrement mobilisé ».
Dans cette situation d’urgence économique, le président Nicolas Sarkozy a convoqué pour le 18 janvier un sommet sur l'emploi. « Le sommet pour l'emploi, en lui-même, sera un bon signal pour la confiance (...) car ce qui pénalise aujourd'hui les embauches, c'est moins la situation économique que pas assez de visibilité, pas assez de confiance », juge Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE). Pour sa part, Laurent Berger, secrétaire national CFDT en charge des questions d’emploi, plaide pour un « sommet social où le gouvernement fasse des efforts avec des choses très concrètes » estimant que les chiffres sont « très, très mauvais ».
Du côté du PS, les socialistes ont rebondi sur ces chiffres pour résumer le « bilan de Nicolas Sarkozy » à « un million de demandeurs d'emploi supplémentaires en une mandature ». « Derrière les effets de manche, derrière les coups politiques - personne n'est dupe des visées électoralistes du « sommet pour l'emploi » -, il est temps de s'en préoccuper à 4 mois de l'élection présidentielle », a ainsi commenté le député socialiste Alain Vidalies.
Crédit photo : AFP/Archives
Récession prévue en France par l’Insee
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