Il est le juge le plus conservateur de la Cour suprême. Clarence Thomas, 74 ans, a non seulement voté la révocation du droit à l'avortement sur le sol américain, mais a estimé qu'il fallait aller "plus loin".
"Dans de futurs dossiers" concernant la vie privée, "nous devrions revoir toutes les jurisprudences", a-t-il lancé. Et d'énumérer les 3 arrêts que la plus haute instance judiciaire des Etats-Unis aurait "le devoir de corriger" : "Griswold v. Connecticut", qui a consacré le droit à la contraception en 1965, "Lawrence v. Texas", qui a rendu inconstitutionnelles les lois pénalisant les relations sexuelles entre personnes de même sexe en 2003, et "Obergefell v. Hodges", l'arrêt de 2015 protégeant le mariage pour tous sur le sol américain dans sa totalité.
La vice-présidente Kamala Harris déplore quant à elle un vote qui "remet en question d'autres droits que nous pensions avoir établis, tels que le droit à la contraception, le droit au mariage homosexuel et le droit au 'mariage interracial'", ajoute-t-elle, faisant allusion à l'arrêt "Loving v. Virginia".
Cette décision prise le 12 juin 1967 a déclaré comme anticonstitutionnelle une loi de l'Etat de Virginie interdisant les mariages entre deux personnes d'origine ethnique différente. Un droit acquis depuis 55 ans qui concerne directement la femme politique, en couple avec Douglas Emhoff, un homme blanc, mais que Clarence Thomas a toutefois "omis" d'inclure dans sa liste. Et pour cause, pointent nombreux·ses : le juge afro-américain est lui-même marié à une femme blanche, Ginni Thomas, figure militante du conservatisme américain, note le HuffPost.
"Ce que nous voyons aujourd'hui, c'est qu'il y a très peu de choses sacrées en termes de vie privée", a constaté avec gravité Michele Goodwin, professeure de droit constitutionnel à l'Université de Californie, auprès d'Insider. Terrifiant.