C'est un portrait glaçant de Patrick Poivre d'Arvor qu'a dessiné le numéro inédit de Complément d'enquête diffusé ce jeudi 28 avril. Dans une enquête intitulée PPDA, la chute d'un intouchable, les journalistes de l'émission de France 2 reviennent non seulement sur les dérives déontologiques- sa fausse interview de Fidel Castro entre autres- de l'ex-présentateur vedette de TF1 (avec des témoignages étonnantes de Michèle Cotta et Christine Ockrent), mais dévoilent également de nouveaux témoignages accablants de victimes présumées d'agressions sexuelles et de viols.
"Derrière le journaliste surdoué, l'écrivain romantique, le séducteur invétéré, ce documentaire raconte la face cachée de la vedette de la chaîne la plus puissante d'Europe. Cette investigation s'appuie sur des témoignages et des documents inédits", résumait le communiqué de la chaîne.
On y découvre ainsi Mathilde, alors étudiante en journalisme, qui raconte comment PPDA l'a violée dans son bureau. "Il m'a basculée avec ses mains sur la moquette. Mon corps était là, mais moi, je n'étais plus là. Il a enlevé mon pantalon, il a enlevé son pantalon, et il m'a violée." Quelques jours plus tard, le présentateur l'agressera sexuellement au sein de la rédaction de TF1. "Il est venu près de moi, contre moi, il a déboutonné son pantalon, il m'a attrapée par les cheveux, il a approché mon visage de son sexe. Je me suis débattue, comme une folle. C'était d'une telle violence. Il s'est rhabillé, il est parti, sans un mot", raconte-t-elle.
La jeune femme vient de porter plainte contre PPDA ce mercredi 27 avril, tout comme 16 autres femmes.
La journaliste Frédérique Lantieri revient également sur le stage qu'elle avait effectué a 20 ans à Cognacq-Jay. Sitôt arrivée au sein de la rédaction, PPDA l'avait repérée. Elle décrit le comportement de prédateur du présentateur.
Parmi les nouveaux témoignages inédits de l'émission, celui de Catherine Lambret, ex-directrice de l'Institut pratique de journalisme (IPJ), qui raconte avoir été alertée par des journalistes d'Antenne 2 ou de TF1 de l'époque, lui ayant conseillé de ne pas envoyer d'étudiantes au sein de la rédaction de TF1. "Chaque fois, ils me conseillaient, depuis l'année 83, 84, et après, les années suivantes, de ne jamais envoyer de filles là où PPDA pouvait être."
Ces récits éloquents sont à revoir en replay sur le site de France 2.
Rappelons que Patrick Poivre d'Arvor a décidé de porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" à l'encontre de 16 de ses accusatrices ce 27 avril en amont de la diffusion de ce numéro de Complément d'enquête. Une contre-attaque particulièrement violente dénoncée par l'avocate des plaignantes.