C’est ce vendredi que le président François Hollande ouvre le chapitre écologique de son quinquennat en donnant le coup d’envoi de la conférence environnementale pour la transition écologique. Cinq ans après le Grenelle de l’environnement, ce rendez-vous doit permettre de rouvrir le dialogue entre gouvernement, ONG, syndicats, employeurs et élus, et de fixer une nouvelle feuille de route « verte ».
La conférence se déroulera donc autour de cinq tables rondes (énergie, biodiversité, risques sanitaires et environnementaux, fiscalité écologique et gouvernance environnementale) auxquelles seront associés une dizaine de thèmes. Parmi ces derniers : le nucléaire, l’automobile, les énergies renouvelables, les pesticides et le logement.
Le nucléaire
Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis de réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production électrique. La conférence doit donc préparer le grand débat national sur cette transition énergétique qui s’ouvrira à l’automne. Pourtant, malgré l’incident de la centrale de Fessenheim, il y a dix jours, le gouvernement ne semble pas enclin à abandonner le nucléaire, qualifié de « filière d’avenir » par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.
Avec 60% de voitures roulant au diesel, la France possède l’un des parcs automobiles les plus diésélisés au monde. Mais les gaz d’échappement associés sont cancérigènes, justifiant la volonté des écologistes de limiter la présence des voitures en centre-ville ; d’autant qu’une sanction de Bruxelles pour non-respect des normes sur la qualité de l’air pend au nez de la France. Une incitation à agir sur ce dossier ?
Pour compenser la baisse du nucléaire, le gouvernement souhaiterait redonner un coup de fouet aux énergies renouvelables. Mais l’éolien peine à se développer tandis que le photovoltaïque a été pénalisé par un changement des tarifs d’achats. La ministre de l’écologie, Delphine Batho, devrait donc réaffirmer son souhait de définir des « règles du jeu stables ».
Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la France s’était engagé à réduire de 50% le recours aux pesticides entre 2008 et 2018. Alors que cet objectif semble désormais flou et inatteignables, quelles sont les alternatives ?
Un sujet de plus à ajouter au chapitre des promesses de campagne de François Hollande : la rénovation thermique d’un million de logement. L’objectif ? Faire baisser la demande énergétique globale du pays car le chauffage des logements est le premier poste de consommation d’énergie en France. Mais comment financer cet objectif ?
A noter par ailleurs qu’à l’occasion de cette conférence environnementale, qualifié de «vrai test» par France Nature Environnement (FNE) ou Greenpeace, l'inspecteur général des Finances Thierry Wahl remettra son rapport définitif sur l'état d'avancement des objectifs des Grenelle de l'environnement (I et II), fixés en 2009 et 2010.
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