A l'occasion de la Journée de la femme, dimanche 8 mars, plusieurs eurodéputés ont tiré la sonnette d'alarme au sujet de l'abandon probable de la directive maternité par la Commission européenne en l'absence d'accord entre le Parlement européen et le Conseil de l'Europe.
En octobre 2010, la directive sur les travailleuses enceintes, plus connue sous le nom de " directive congé maternité ", était adoptée à une large majorité par le Parlement européen. Ce texte proposait d'étendre le congé maternité entièrement payé de 14 à 20 semaines, y compris pour les mères adoptives, et incluait également un congé paternité payé d'une durée minimale de deux semaines.
Or cette directive est toujours bloquée, quatre ans après, au Conseil de l'Union européenne, en raison de l'opposition de certains États membres. Les ministres européens des affaires sociales et de l'emploi, réunis à Bruxelles, ont catégoriquement rejeté en décembre 2010 cette proposition du Parlement européen, arguant qu'elle induirait des coûts budgétaires trop importants.
La Commission européenne a fait savoir au mois de décembre dernier qu'elle retirerait la proposition de directive si aucun accord n'était obtenu d'ici juin 2015 dans le cadre de la simplification de la législation européenne. Elle devrait être remplacée par une nouvelle proposition dont on ne connaît pas à l'heure actuelle les contours.
Dans une tribune intitulée " Les droits des femmes ne sont pas toxiques " sur le Huffington Post, des membres du Parlement européen dénoncent le blocage de ce texte destiné à venir en aide aux Européennes en les protégeant sur leur lieu de travail pendant leur grossesse et après. Et ces derniers de défendre une législation " qui permettra de favoriser la réconciliation entre la vie professionnelle et la vie privée, car les femmes n'auront pas à choisir entre leur carrière professionnelle et avoir des enfants. "
Comme le rappellent également plusieurs députés verts sur Le Plus, l'argument selon lequel l'allongement du congé maternité à 20 semaines coûterait trop cher est mis à mal par l'étude d'impact réalisée sur ce sujet. D'après celle-ci, il suffirait d'une augmentation de 1,4% de la participation des femmes au marché du travail pour couvrir le coût global de cette mesure.
La durée minimale du congé maternité dans l'Union Européenne est actuellement de 14 semaines, la durée légale se portant à 16 semaines en France. L'indemnisation varie en fonction des pays de l'U.E.