"J'ai fait le constat, en lien avec les autorités scientifiques, d'un recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes femmes, et le premier motif, c'est un renoncement pour raisons financières". Sur le plateau des 4V de France 2, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a annoncé qu'au 1er janvier 2022, les femmes de moins de 25 ans n'auraient plus à payer pour se fournir un contraceptif.
"Il y aura une prise en charge de la contraception hormonale, du bilan biologique qui peut aller avec, de la consultation de prescription et de tous les soins qui sont liés à cette contraception", a-t-il assuré au micro de Caroline Roux, précisant que cela englobait "toutes les contraceptions féminines prises en charge par l'Assurance-maladie, sans distinction". Cela concerne donc certaines pilules, les implants, les stérilets et les diagrammes, rappelle l'AFP, la liste et les modalités exactes étant détaillée sur le site d'Ameli.
Jusqu'à aujourd'hui, leur gratuité était réservée aux jeunes filles mineures. Aux 15-18 ans en 2013, puis aux moins de 18 ans dans leur ensemble en 2019. Il y a deux ans, le gouvernement avait justifié cette extension par le nombre de grossesses chez les 12-14 ans, qui s'élevait à environ 1000 annuelles, sur lesquelles 770 se concluaient en IVG, rapporte l'agence de presse.
Pour ce qui est de celle jusqu'aux 25 ans des patientes en revanche - et pas 26 ou 28 par exemple, les motivations sont autres. "C'est un âge qui correspond, en termes de vie économique, sociale et de revenus" à "davantage d'autonomie", argumente le ministre. "C'est aussi l'âge où l'on va quitter définitivement la complémentaire de santé [parentale]".
Après observation des choix des jeunes Françaises en la matière, et surtout des raisons qui les incitent à laisser tomber pilule, stérilet ou implant, Olivier Véran a identifié : "Il y a un recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes femmes et le premier motif, c'est que ça coûte trop cher".
Au micro de Franceinfo, Caroline Rebhi, co-présidente du Planning familial, a salué une "bonne nouvelle". "Cela répond aux inégalités d'accès à la contraception un peu partout", souligne-t-elle, précisant que "si à 25 ans, vous vouliez avoir accès à une contraception de manière gratuite et anonyme, il fallait vous rendre dans un centre de planification", ce qui n'existe pas partout.
Elle espère toutefois qu'à la mesure s'ajoutera la formation des soignant·e·s qui la mettront en pratique, et qu'il s'agit seulement d'une "première étape". "Cela pourrait même aller jusqu'à 30 ans parce qu'aujourd'hui, la précarité ne fait qu'augmenter", déplore la responsable. "On voit par exemple aujourd'hui que certaines femmes sont encore au chômage à 30 ans, et ont besoin d'une contraception gratuite car certains moyens de contraception coûtent encore cher."