Comment "dater" en pleine année Covid ? Malgré un contexte plein d'angoisses et d'incertitudes, les rencontres ne cessent pas et plus encore, elles dévoilent même de nouvelles formes. Ainsi dès ce début 2022 se déploient et se devinent déjà de nouvelles tendances.
Rapide inventaire de ces discours amoureux.
Qu'est ce que c'est, "hésidater" ? La réponse est dans la question. Hésiter à "dater", c'est "se sentir indifférent à l'idée de sortir avec quelqu'un, ne pas savoir si vous voulez sortir sérieusement ou sortir avec désinvolture parce que la vie en général est si incertaine en ce moment". Une définition apportée par le site Purewow et l'appli de rencontres Plenty of Fish.
L'"hesidating" démontrerait l'influence du contexte actuel sur un état d'esprit global qui n'épargnerait rien, même pas la manière d'envisager la rencontre amoureuse. 70% des célibataires interrogé·e·s par Plenty of Fish envisagent ainsi sérieusement la réalité du "hesidating" dans leur vie. Une tendance qui, malheureusement, est peut-être faite pour durer.
Autre néologisme à s'arracher une dent, la "comvaxability". Comme le suggère le mot "vax", cette tendance pas si anodine a trait au vaccin. Elle désignerait le fait de privilégier les personnes qui partageraient le même statut vaccinal que nous. En gros, donner le la aux individus entièrement vaccinés, par mesure de sécurité. D'où l'intitulé de comptabilité vaccinale.
Tel que le relate le magazine Metro, cette notion semble avoir cours depuis l'an dernier déjà, lorsque de plus en plus d'utilisateurs ont commencé à préciser "vacciné·e" ou "vacciné·e bientôt" sur leur bio Tinder. Comme pour témoigner d'une forme de confiance réciproque.
Selon un rapport de l'application de rencontres Hinge relayé par le magazine en ligne Stylist, de plus en plus de personnes adopteront cette année le format de la note vocale afin de nouer un contact ou une relation. En ces temps de distanciation sociale et de soirées confinées, la voix prendrait de plus en plus d'importance dans le cadre des relations sentimentales et des flirts éphémères. 64% des utilisateurs et utilisatrices interrogé·e·s par Hinge ont même déclaré qu'elle était "un facteur important" pour apprécier ou aimer quelqu'un. Rien que ça.
"Red flag" ou drapeau rouge dans la langue de Molière (c'était l'instant Oxford Dictionary). Vous avez certainement vu fleurir sur Twitter des emojis drapeaux rouges, en vous interrogeant sur leur sens. C'est simple : le "red flag" désigne l'ensemble des comportements adoptés par un·e partenaire potentiel·le toxique. A fuir à tout prix.
Entre le 10 et le 13 octobre 2021, Twitter aurait connu une augmentation de 21 % de l'utilisation de l'emoji drapeau rouge. C'est considérable. Or, les utilisateurs et utilisatrices d'applis de dating comme Tinder voueraient de plus en plus d'importance à ces signaux d'alerte. Avoir conscience de ces "red flags" (possessivité, jalousie, complexe de supériorité) est essentiel, assure l'expert en relations James Thomas à Metro.
Selon des données de l'application Hinge, 83% des utilisateurs et utilisatrices britanniques de l'app de rencontres préféreraient sortir avec quelqu'un qui suit une thérapie. Plus encore, vous seriez davantage susceptible d'obtenir un deuxième rendez-vous si vous mentionnez voir un psy lors du premier. La transparence, ça peut compter.
Signe d'une évolution des mentalités, la santé mentale est une expression qui a redoublé d'importance ces derniers mois. Pourtant, santé mentale, psy et thérapie ne sont pas forcément des sujets évidents à aborder dans ce cadre. Des notions encore trop tabous, bien que primordiales.
Le slow dating est une tendance qui ne date pas d'hier, mais elle ferait son grand retour en 2022, si l'on en croit le site Pure Wow. Slow-dater, qu'est-ce que c'est ? Privilégier les conversations approfondies plutôt que les matchs en rafale. Moins de plans express, davantage de séductions "lentes" adéquates pour mieux connaître l'autre, sa vie et ses envies.
En gros, une approche plus humaine de la rencontre. Et qui témoigne également d'une curiosité accrue, d'un rapport à l'autre différent, tourné vers le dialogue, l'interaction et l'empathie. Autant de notions qui semblent d'autant plus riches de sens après de longs confinements qui n'ont fait qu'exacerber cette importance vouée à autrui.
Autre prédiction révélée par l'appli Bumble : en 2022, de plus en plus de rencards renverront l'alcool aux oubliettes. Les expériences de confinement et couvre-feux auraient altéré le rapport qu'entretiennent les individus à l'alcool. Selon l'app, 25 % des utilisateurs vivant aux États-Unis affirment par exemple qu'ils boivent beaucoup moins qu'avant la pandémie.
"Tout au long de la pandémie, beaucoup ont changé leur rapport à l'alcool et adopté de nouvelles habitudes de consommation", affirme encore Bumble. De là à privilégier les cocktails sans alcool lors d'un futur rendez vous "in real life" (touchons du bois), il n'y a qu'un pas à franchir.