Avant d'en enfiler une pour la première fois, je regardais les culottes menstruelles d'un oeil méfiant. Les grandes promesses de capacité d'absorption de 12 heures, déployées telles l'argument-miracle par les marques, me laissaient sceptique, les risques de fuite me semblaient incontournables.
Comment faire, aussi, quand j'aurais besoin de me changer rapidement ? Devrais-je me trimballer toute la journée avec un autre slip rembourré dans le sac, et me foutre à poil dans les premières toilettes venues pour troquer l'ancien sous-vêtement contre le propre, évitant ainsi le débordement ? Rien qui ne m'encourageait à passer le pas, pour parler franchement.
Seulement, ces doutes coriaces ont disparu avec ma première expérience du genre. Après un cycle de test en début d'année, je le clamais sans hésiter : la culotte menstruelle est tout ce qu'elle garantit et plus encore. Séduite, j'ai vite relégué mes serviettes de nuit dans le tiroir, conservant tout de même quelques tampons pour les jours les plus intenses. Restait toutefois un détail qui me dérangeait : à part chez quelques griffes, je trouvais ce type de lingerie peu attrayant et surtout, pas très discret.
Jusqu'à ce que je découvre les références étiquetées "nude" du label français Smoon : le string, et la culotte Séléné. Deux basiques réalisés à l'aide d'une technologie sans couture, intégrant trois matières (drainante, absorbante, imperméable) pour "une efficacité sans faille", avance le site. N'écoutant que mon courage, j'ai testé.
Créée en 2019, Smoon est née de "l'envie furieuse d'équiper les femmes quand elles en ont le plus besoin, tout en respectant leur corps et la planète", écrit Mathilde, sa créatrice. Ça tombe bien, la veille de mes vacances tant attendues - un an et demi de restrictions sanitaires m'avaient vidée mentalement comme l'entièreté de la population - coïncidait avec le premier jour de mes règles. J'avais donc grandement besoin qu'on m'équipe, à défaut de m'épargner de cette corvée biologique.
D'abord, j'ai choisi la culotte. Par sécurité et aussi parce que je n'ai pas porté de string depuis mes 18 ans. La faute à un modèle ficèle estampillé Snoopy qui me file encore des sueurs froides d'inconfort. Le premier truc que je remarque en l'enfilant - Séléné, pas Snoopy - c'est la douceur de la matière. Le tissu est particulièrement agréable sur la peau, tout en restant fin. Un vrai atout, pour de la lingerie classique comme menstruelle.
Côté absorption, elle était amplement suffisante pour mon flux du début de cycle - soit moyen. L'équivalent de deux tampons et (les fameuses !) douze heures tranquilles, assure la marque. Au bout du temps imparti, je me réjouis. Pas de taches écarlates au milieu d'un textile beige, pas de sensation de tsunami indompté sortant de mon vagin. Jusque-là, pari réussi : je n'ai même pas eu à courir aux toilettes pour empiler du papier entre mes jambes. En robe moulante qui plus est, c'est dire si la discrétion du produit (et le stress que ça foire) est au rendez-vous.
Quelques jours plus tard est venu le moment de passer aux choses sérieuses : le string, dont Smoon précise qu'il est adapté au flux léger, en complément d'autres protections, ou pour empêcher les petites fuites.
Déjà, rien à voir avec mon pire cauchemar. Il s'agit d'une coupe pensée pour les femmes qui tiennent à leur anatomie, soit qui ne cisaille pas l'entre-fesses au moindre faux mouvement. Même au bout de quelques heures, il reste en place, et ne nécessite pas qu'on le repositionne en tirant maladroitement dessus comme jadis, dos au mur en pleine rue commerçante. Une victoire non négligeable, qui parlera à toutes celles qui - comme moi, vous l'aurez saisi - n'ont que trop souffert des tendances sous-vestimentaires des années 2000.
Ensuite, il est invisible sous mon pantalon en lin blanc, une pièce chérie que j'ai toujours bannie cette semaine-là. Pareil pour mes règles. Elles aussi, sont indétectables et là encore, je suis sereine. Je ne sens pas d'effet "mouillé" comme avec une serviette et ce, malgré la zone absorbante réduite (coupe oblige). J'en suis d'ailleurs devenue si fan que je l'ai même reportée comme un bas classique. "Conquise" est donc le mot juste.
Finalement, en plus du reste, Smoon reverse 1 % de son chiffre d'affaire à la Maison des Femmes, association qui accueille les femmes victimes de violences. Des protections performante et un exemple de sororité, de quoi y aller les yeux fermés. Seul bémol à déclarer : l'absence de diversité dans les teintes proposées pour ce deuxième modèle. Le string "nude" est en réalité un beige qui se fond parfaitement avec les peaux blanches, mais pas chez celles dont la carnation est foncée ou noire. L'occasion d'élargir la gamme pour qu'elle nous conquiert toutes !
Culotte menstruelle Séléné, 35 euros, string, 32 euros. Disponibles du XS au XXL sur Smoon