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Dépistage prénatal : la quête du bébé parfait ?
Publié le 6 février 2012 à 18:41
Par Marie-Laure Makouke
Faut-il poursuivre le dépistage de maladies sur les fœtus ? Lors du 2e Forum européen de bioéthique, des spécialistes inquiets des risques d'avortement, ont tiré la sonnette d'alarme d'une dérive vers la quête du bébé parfait…
Dépistage prénatal : la quête du bébé parfait ? Dépistage prénatal : la quête du bébé parfait ?© Comstock
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Le dépistage de maladies ou de malformations sur les embryons ou les fœtus nous conduit-il vers une forme d'eugénisme ? Alors que vient de se clore le 2e Forum européen de bioéthique, plusieurs spécialistes de la discipline ont interpellé les professionnels de santé à ce sujet, lors d’une série de débats.  
En effet, pour le docteur Patrick Leblanc, gynécologue engagé au sein du « Comité pour sauver la médecine prénatale » (CSMP), le développement des diagnostics prénatal, préimplantatoire, ou le dépistage quasi systématique de la trisomie 21 transforme une « médecine de soin » en « traque du handicap ». Et de dénoncer : « L’enfant à venir est présumé coupable, il doit prouver sa normalité ». Le CSMP a d’ailleurs, critiqué une tendance à l’eugénisme dans la loi de bioéthique de l’an dernier, qui, selon elle, « incite » les femmes enceintes à recourir systématiquement au dépistage. Celui-ci conduirait les parents, dans 96 % des cas où le fœtus est diagnostiqué trisomique, à interrompre la grossesse.

Professeur de médecine à Montpellier et référent pour les demandes de diagnostic préimplantatoire, Pascal Pujol ne partage pas cette vision. « Ça n'a rien à voir avec la volonté de sélectionner des gènes pour concevoir un enfant parfait, se défend-il. Nous recevons souvent des familles confrontées à un drame, et nous voulons juste leur éviter un nouveau drame. » Les praticiens ont d’ailleurs tenu à rappeler que les techniques de diagnostic sur l'enfant à naître étaient uniquement destinées à éviter des maladies incurables. Le diagnostic préimplantatoire (pratiqué sur les embryons in vitro) n'est ainsi possible qu'en cas d'antécédents familiaux connus. Quant aux avortements médicaux, ils sont strictement encadrés par la législation : à défaut d'une liste précise et explicite des maladies concernées, la loi indique qu'il doit s'agir d'une affection « incurable et d'une particulière gravité ».

Crédit photo : Comstock

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