Près de deux semaines après le réveillon du Nouvel an, l'Allemagne se débat encore avec l'affaire des centaines d'agressions sexuelles qui ont eu lieu le soir de la Saint-Sylvestre dans le centre de Cologne et dans d'autres villes.
Après avoir dissimulé l'ampleur du scandale dans les jours qui ont suivi le 1er janvier, les autorités de la ville ont finalement reconnu progressivement la gravité de ce qui s'est passé ce soir-là. Plus de 500 plaintes ont été déposées, dont 40% portent sur des viols et des agressions sexuelles, et la police a fini par révéler que les suspects identifiés étaient tous des réfugiés ou des étrangers en situation irrégulière.
Alors que la politique d'accueil des réfugiés prônée par Angela Merkel est progressivement montrée du doigt par les tenants de l'extrême-droite allemande, des réfugiés venant d'Afghanistan et de Syrie ont décidé d'agir pour se démarquer des agresseurs de la Saint-Sylvestre. Ces derniers ont ainsi organisé un happening devant la gare de Berlin face aux caméras du Berliner Morgenpost afin de distribuer des fleurs aux passantes pour mieux se désolidariser de ce scandale.
"Nous respectons les femmes, nous respectons tous les êtres humains", pouvait-on lire sur l'une des pancartes brandie par un des demandeurs d'asile. "Merci l'Allemagne" affirme en allemand et en anglais un autre réfugié sur un écriteau. "Vous êtes comme nos mères, nos filles, nos soeurs", avait de son côté écrit un autre réfugié.
Devant les caméras, un réfugié s'est interrogé : "Comment peut-on faire quelque chose comme ça ? Nous sommes 1,1 million ici et l'Allemagne est le seul pays qui nous aide. On ne peut pas assez remercier les Allemands, les Allemandes. Nous sommes très reconnaissants."
Il n'est pas dit que cette initiative, bien que sympathique, suffise à apaiser les esprits, alors que la chancelière allemande a été contrainte par ces évènements à changer de discours au sujet de l'acueil des réfugiés ; elle a ainsi approuvé il y a quelques jours la proposition de son parti d'écarter du droit d'asile toute personne condamnée à une peine de prison, même avec sursis.