Melissa Harris-Perry, journaliste politique américaine à la tête d'une émission sur la chaîne MSNBC, a trouvé un moyen original de protester contre une mesure de sécurité imposée mi-juillet par le Sénat texan : alors que les élus débattaient d'une nouvelle loi restreignant l'accès à l'avortement, les services de sécurité du Sénat avaient pour instruction de confisquer les protections périodiques des femmes souhaitant entrer dans le bâtiment. Objectif : éviter que les militantes favorables à l'avortement ne jettent tampons et autre serviettes hygiéniques au visage des républicains défendant le texte.
C'est donc armée de tampons que cette journaliste a présenté son émission le 21 juillet. Un geste engagé et original qui a le mérite de faire parler des nouvelles interdictions et restrictions imposées par le gouvernement texan qui tendent à bannir l'avortement. « Je me suis fait ces pendentifs-tampons la semaine dernière, explique-t-elle, un sourire au coin des lèvres. Vous vous souvenez sans doute que le Parlement du Texas a dit que les tampons étaient interdits à l'intérieur du bâtiment alors que les femmes se battaient pour leur droit à avorter. Au cas où ça se reproduise, Mesdames, sachez que vous pouvez les porter comme ça. »
Le texte adopté par le Sénat le 12 juillet dernier interdit l'IVG après 20 semaines de grossesse et prévoit d'imposer aux centres pratiquant l'avortement des normes de construction de sécurité similaires à celles appliquées aux hôpitaux. Un durcissement qui entraînerait la fermeture de 37 centres sur les 42 existant au sein de cet État. En juin dernier, la politicienne démocrate Wendy Russell Davis s'était battue pour bloquer le vote de cette loi, en parlant à la tribune durant 11 heures consécutives.
Finalement adoptée par les républicains, cette nouvelle loi restrictive vient compléter de précédentes mesures qui coupent les subventions destinées aux plannings familiaux, ou qui obligent les femmes souhaitant recourir à l'avortement à subir une échographie au cours de laquelle un médecin leur impose de regarder l'écran ou d'écouter les battements de cœur du fœtus afin de tenter de les dissuader.
Camille Coutant
La sénatrice Wendy Davis prononce un discours de 10h pour sauver l'avortement
Texas : chronique d’un baby boom annoncé
Le droit à l'avortement mis à mal en Italie