C'est le palmarès annuel de Women Equity, programme d'accompagnement et de soutien financier des PME dirigées par des femmes, qui nous l'apprend : les entreprises menées par des femmes seraient plus que rentables comparées à celles dirigées par des hommes. Elles seraient même carrément "surrentables". De quoi faire rager les machos.
En s'attardant sur les performances de plus de 25 000 entreprises au chiffre d'affaires compris entre 4 et 150 millions d'euros, et en détaillant les résultats par région et par secteur, Women Equity a observé "une surperformance récurrente des entreprises dirigées par des femmes". Plus précisément, le taux de croissance desdites entreprises a été pris en compte en épluchant des rapports chiffrés s'étendant de 2016 à 2019.
Un taux de croissance également calculé en fonction du chiffre d'affaires desdites entreprises annoncé sur la dernière année et de la croissance moyenne du chiffre d'affaires sur les trois dernières années, sans oublier les données annuelles de rentabilité. Parmi 30 000 PME, Women Equity relève en ce sens pas moins de "cinquante championnes de la croissance rentable", notamment dans le domaine de la distribution et des services.
Des lauréates qui, cumulées, dépassent aisément le milliard de chiffres d'affaires. Et dont la côte de rentabilité est tout aussi enthousiasmante : le programme estime sa moyenne à 8,4 %, soit deux-pour-cent de plus que la moyenne de rentabilité des entreprises dirigées par des hommes. De quoi célébrer les businesswomen.
Comment expliquer ce phénomène ? Simple. "Il y a une surrentabilité car les dirigeantes sont surmotivées", explique à BFM TV Dunya Bouhacene, présidente de Women Equity. Mais ce n'est pas tout. La PDG poursuit son analyse du leadership : "Les dirigeantes ont également cette capacité à déconstruire ce qui est attendu, à remettre les choses en question, à ne considérer rien pour acquis". Autant de qualités indéniables qui, selon l'experte, se révèlent être d'une grande aide pour qui désire persévérer "dans le business".
Selon Dunya Bouhacene, l'exclusion de ces leadeuses de certains réseaux professionnels - majoritairement masculins - et les nombreuses difficultés rencontrées, lors des demandes de financement par exemple, seraient des motivations supplémentaires pour les girlbosses en terme de "performance(s)". En luttant contre les inégalités professionnelles, les dirigeantes prêtent beaucoup plus attention à la performance et à la rentabilité.
De plus, le palmarès Women Equity observe une plus nette représentation des entreprises dirigées par des femmes en Ile-de-France et dans le Grand Sud, et constate également que la principale voie d'accès au palmarès pour les dirigeantes demeure avant tout la création d'entreprises. Un certain esprit d'indépendance donc.
Un palmarès qui intervient alors que le ministre de l'Économie, des finances et de la relance Bruno Le Maire s'est dit favorable, ce lundi 18 janvier, à l'instauration de quotas du côté des personnes dirigeantes, afin de permettre à plus de femmes d'accéder à des postes de direction dans les grandes entreprises. Une proposition de loi pourrait d'ailleurs être déposée dès le mois de mars, a-t-il annoncé.