Depuis la chute de Moubarak en février dernier, c’est l’armée qui dirige l’Egypte. Une situation qui a trop duré pour le peuple. Hier, comme depuis quatre jours, ils étaient des dizaines de milliers à manifester sur l’emblématique place Tahrir, exigeant le départ du maréchal Hussein Tantaoui, ex-ministre de la défense d’Hosni Moubarak, aujourd’hui à la tête du très contesté Conseil suprême des forces armées (CSFA). Dix mois après la révolte lancée contre le raïs, le mot « Dégage ! » est en effet à nouveau scandé par des milliers d’Egyptiens. Et pour cause, alors que les manifestations sont violemment réprimées, les manifestants accusent le pouvoir militaire de chercher à s'incruster et de perpétuer le système répressif hérité du président déchu. Pire, ils soupçonnent le maréchal Tantaoui de vouloir confisquer la révolution. « Nous ne pouvons pas croire ce qu'il dit, a ainsi confié un protestataire à l'AFP. La balle était dans le camp du conseil militaire pendant des mois, et ils n'ont rien fait. » Pour un autre, « Tantaoui, c’est Moubarak en tenue militaire ».
Hussein Tantaoui tente de calmer le jeu
Face à cette contestation grandissante, le CSFA tente de calmer le jeu. Après des affrontements meurtriers qui ont fait 30 morts dans le pays, Hussein Tantaoui a admis, lundi, que l’Egypte était en « crise ». Hier, il a promis que l’élection présidentielle initialement prévue en 2013, se tiendrait « avant la fin juin 2012 ». Affirmant, dans une allocution télévisée, que « l’armée ne voulait pas du pouvoir », le maréchal honni s’est dit prêt à organiser « en cas de nécessité un possible référendum populaire sur le transfert du pouvoir ». Quant aux élections législatives, malgré la situation politique et les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, elles devraient avoir lieu, comme prévu, à partir du 28 novembre.
Crédit photo : AFP/Place Tahrir au Caire
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