Depuis le début de la révolte en Égypte, emmenée par des islamistes, qui a éclaté samedi à la suite d’une manifestation place Tahrir au Caire, vingt personnes ont trouvé la mort et plus de 1 700 ont été blessées. Les affrontements continuent aujourd’hui, alors que la foule proteste contre la réforme de la Constitution, qui exemptait le budget de l'armée de tout contrôle parlementaire. Ce qui reviendrait donc à une nouvelle dictature, puisque le dirigeant du pays, après la chute en février d’Hosni Moubarak, n’est autre que son ancien ministre de la Défense, le maréchal Hussein Tantaoui. Les manifestants, face aux grenades lacrymogènes de la police, arrivent tout de même à scander « nous ne partirons pas », ou encore « le peuple veut l’exécution du maréchal ».
Pourtant, l’armée se serait engagée à rendre le pouvoir aux civils après l’élection d’un nouveau président et a appelé le gouvernement actuel à rencontrer les pouvoirs politiques pour mettre fin aux révoltes. Cependant, elle s’en tiendra au calendrier prévu, avec dans un premier temps les élections législatives, le 28 novembre. Mais plusieurs personnalités politiques craignent que les violences en cours nuisent fortement au bon déroulement du calendrier. Le ministère britannique des Affaires étrangères a « condamné la violence », tandis que Rome et Berlin ont exprimé leur « extrême préoccupation » face à cette situation et « invité toutes les parties à mettre un terme immédiatement aux actes de violences ». Inquiétude justifiée par la forte influence en Égypte des Frères musulmans, premier parti d’opposition et islamiste du pays. Les Frères musulmans pourraient bien remporter les élections législatives.
Nicolas Pouilley
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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