Le gouvernement a présenté sa démission au Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak en février dernier, « au vu des circonstances difficiles que traverse actuellement le pays ». En effet, depuis samedi dernier, des manifestations ont lieu un peu partout en Egypte, et surtout place Tahrir. La population proteste contre une réforme de la Constitution, qui donnerait les pleins pouvoirs au CSFA. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont alors éclaté et ont fait plus de 30 morts. Le CSFA n’a pas encore pris sa décision concernant la démission du gouvernement, mais a cependant convoqué les forces politiques d’Egypte à une réunion d’urgence.
Le CSFA souhaite « examiner les causes qui ont aggravé la crise actuelle et les moyens d'en sortir le plus rapidement possible ». Mohamed El-Baradeï et Abdallah Al-Achaal, candidats potentiels à la présidentielle, ont réclamé la formation d'un gouvernement de salut national. Les Frères Musulmans ont décidé de participer à cette réunion, puisqu’ils veulent mettre un terme au pouvoir militaire en place et sont, de plus, bien placés pour les élections législatives du 28 novembre. En revanche, le parti islamiste ne se joindra pas à la grande manifestation prévue aujourd’hui place Tahrir, où la population réclamera encore « la chute du maréchal » Hussein Tantaoui, président du CSFA et dirigeant de facto de l’Egypte.
Nicolas Pouilley
(Source : Lemonde.fr)
Crédit photo : AFP/Manifestants lors d'affrontements avec la police, le 21 novembre place Tahrir
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