On connaît bien des choses : ses dialogues avec l'existentialiste Sartre, Le deuxième sexe, "On ne naît pas femme, on le devient", la réception volontiers salée de ses ouvrages, sa relation avec Olga Kosakiewitch... Oui, on croit connaître Simone de Beauvoir, l'autrice, la penseuse, la philosophe, l'intellectuelle, mais est-ce vraiment le cas ?...
Un projet prometteur pourrait bien éclairer d'un jour nouveau cette grande dame : un biopic dédié à cette icône de la pensée féministe. Projet de cinéma intriguant, signé par la réalisatrice Anne Fontaine, et dont l'on connaît déjà la star : Elsa Zylberstein. Une actrice qui, c'est amusant, est habituée aux "Simone". C'est déjà elle qui interprète Simone Veil dans un autre film remarqué, et Césarisé : Simone, le voyage du siècle...
Mais que sait-on au juste de ce projet ?
On connaît déjà les grandes lignes du premier film de cinéma dédié à l'autrice des "Mémoires d'une jeune fille rangée" : s'attarder sur sa liaison avec l'écrivain Nelson Algren (décrit comme "l'amant américain"), de la fin des années quarante aux années soixante. Liaison illustrée à travers une relation épistolaire passionnée éditée par Gallimard et disponible en format Poche : Lettres à Nelson Algren: un amour transatlantique, 1947-1964.
Mais l'on connaît aussi les grandes intentions de ce projet.
Elsa Zylberstein, qui semble porter le projet avec détermination (c'est elle qui a acquis les droits de ces recueils de correspondance), l'explique : "Avec le scénariste Christopher Hampton et Anne Fontaine, nous avons l'ambition de réaliser un grand film qui sera à la fois classique et sensuel et qui aura une grande longévité".
Classique et sensuel, comme la vie de l'illustre femme de lettres ? Autrice de "Oh Simone", biographie pleine de modernité, Julia Korbik détaillait dans nos pages : "on a cette image arrêtée de Simone de Beauvoir comme d'une femme très cérébrale, stricte, qui écrivait tout le temps, avec discipline, l'intellectuelle qui passait sa vie au café de Flore à philosopher, alors que ses expériences de vie étaient très corporelles, qu'elle entretenait tout un rapport intime avec propre corps, ses sensations, qu'elle aimait le sexe, la marche, la danse".
Elsa Zylberstein elle-même ne dit pas mieux, comme le rapporte Allociné : "Simone de Beauvoir n'était pas une intellectuelle austère ; c'était une femme très passionnée et audacieuse, qui était amoureuse de deux hommes - Jean-Paul Sartre et Nelson Algren - qui étaient intenses et torturés".
Sensualité d'autant plus attendue à l'écran que l'on doit à Christopher Hampton, déjà Oscarisé pour ses précédentes histoires, le scénario d'un des classiques vénéneux du genre, celui des Liaisons dangereuses - version John Malkovich et Glenn Close. Prometteur donc.