L'animatrice Enora Malagré a à coeur de libérer la parole sur des sujets féministes essentiels, tels que l'endométriose dont elle est atteinte, ou encore le droit à l'avortement. Elle s'était ainsi confiée sur ses deux IVG passés afin de déculpabiliser et de briser le tabou. D'abord sur son site WTF en 2018, puis dans une vidéo tournée pour Period en avril 2021 : "Je suis tombée enceinte de mon amoureux de l'époque. Il avait mon âge (20 ans- ndlr), je le connaissais à peine. Nous n'étions pas prêts, je n'en avais pas envie. Et je n'ai pas à être jugée pour cela. Ça s'est bien passé. J'ai eu mal, mais n'ai pas souffert de complications", expliquait-elle.
Quand à son deuxième avortement : "L'homme avec qui je partageais ma vie faisait un métier instable. Il n'était pas souvent là et je sentais que ce n'était pas le père que j'aurais voulu pour mon enfant. L'avenir m'a donné raison".
Et à l'occasion de la Journée mondiale du droit à l'avortement ce mardi 28 septembre, Enora Malagré a réitéré son partage d'expérience en s'engageant auprès du Planning familial. Mais l'animatrice ne s'attendait probablement pas à subir, une nouvelle fois, un déluge de violence suite à sa prise de parole pourtant importante.
Elle a tenu à immédiatement réagir aux attaques, réaffirmant son engagement indéboulonnable sur Instagram : "Suite aux flots d'insultes que j'ai reçu aujourd'hui après ma prise de parole dans le cadre de la journée internationale du droit à l'avortement, je reposte cette photo ! Je re-déclare que j 'ai avorté deux fois. Que c'était une solution à un moment de ma vie mais pas un échec. Que ça n'a rien à voir avec mon endométriose et que malgré ma maladie je ne regrette rien !", écrit-elle.
"En parler est toujours délicat et pas sans émotion mais je marche la tête haute, je suis libre de disposer de mon corps. Je suis experte de ma propre vie. Le droit à l 'avortement est un droit fondamental et humain et je milite férocement pour l'allongement des délais !", a rappelé Enora Malagré en légende d'une photo sur laquelle on la voit arborant fièrementle fameux foulard vert des Argentines luttant pour le droit à l'avortement.
"Je reçois depuis ce matin des messages complètement fous où on me dit que c'est bien fait pour moi si je ne peux plus avoir d'enfant, que mes avortements avaient provoqué mon endométriose... Bref, des inepties. L'avortement et l'endométriose, ça n'a rien à voir. Je le répète : avorter est un droit fondamental et j'aimerais bien retrouver dans ces moments-là un peu de sororité, un peu de solidarité", a-t-elle expliqué, dépitée, en stories sur Instagram.
Un cyberharcèlement abject qui démontre- une fois encore- que même un sujet aussi fondamental que le droit à l'avortement, sert de prétexte à attaquer, culpabiliser, déposséder les femmes de leur parole et de leur expérience pourtant infiniment personnelles. Le chemin reste encore long.