Raccourcir nos journées de travail pour booster notre efficacité et donc notre productivité. C'est le pari qu'a décidé de relever la ville suédoise de Göteborg. Depuis 2014, cette ville située au sud-est de la Scandinavie teste la journée de six heures dans le secteur public, et ce, sans baisse de salaire pour les travailleurs. L'objectif : garantir leur bien-être au travail et de fait, accroître leur productivité en limitant les coûts liés aux arrêts de travail.
Concluante à bien des égards (la journée de 6 heures a notamment permis de créer des emplois et de mieux équilibrer les temps de vie), l'expérience menée à Göteborg semble bien frileuse comparée à la conclusion d'une étude menée par le site britannique de bons de réduction vouchercloud.com. D'après les résultats mis en lumière par l'étude, nous ne devrions pas travailler 8, ni même 6 heures par jour. Mais 2h53. Pas une minute de plus.
Menée auprès de 1 989 employés de bureau britanniques travaillant à temps plein et étant âgés de 18 ans et plus, l'étude portait sur les habitudes en ligne et sur la productivité. Les chercheurs ont dans un premier temps demandé aux répondants : "Considérez-vous que vous êtes productif tout au long de la journée de travail ? 79% d'entre eux ont admis qu'ils ne l'étaient pas. Seulement un cinquième, 21%, croyaient qu'ils étaient effectivement productifs tout au long de la journée.
Les chercheurs ont ensuite demandé aux personnes interrogées : "Si vous deviez indiquer un chiffre, combien de temps pensez-vous travailler de manière réellement productive pendant les heures de travail au quotidien ? Les résultats ont révélé que la réponse moyenne était 2 heures et 53 minutes de productivité réelle au travail pour tous les répondants.
Enfin, l'étude s'est penchée sur les activités effectuées au lieu de travailler en proposant aux sondés une liste de 10 distractions potentielles. Voici les résultats :
- Vérification des réseaux sociaux : 47% des sondés s'y prêtent et y passent en moyenne 44 minutes par jour
- Lecture des sites d'information : 45% (1 heure et 5 minutes par jour)
- Discuter avec ses collègues d'activités hors-travail : 38% (40 minutes)
- Réaliser et boire des boissons chaudes : 31% (17 minutes)
- Pauses cigarettes : 28% (23 minutes)
- Discuter sur messagerie instantanée : 27% (14 minutes)
- Manger des collations : 25% (8 minutes)
- Préparer sa nourriture au bureau - 24% (7 minutes)
- Passer des coups de fil à son ou sa partenaire et/ou à des amis : 24% (18 minutes)
- Recherche un nouvel emploi : 19% (26 minutes)
Les chercheurs ont ensuite demandé: "Pensez-vous que vous pourriez passer une journée de travail sans prendre part à des distractions ?" Seuls 35% des répondants ont admis qu'ils le pourraient. Pour les 65% restants, ce ne serait pas possible. Parmi eux, 54% ont expliqué que ces activités rendaient leurs journées de travail "plus supportables", et contribuaient à les rendre effectivement productifs le reste de leur journée.
"Nos lieux de travail modernes nous soumettent à beaucoup de distractions, notamment avec la disposition de nos téléphones à nos bureaux et du thé à boire. Cependant, les résultats du sondage sont une surprise. Peut-être que nous nous laissons en effet distraire trop facilement, et qu'en conséquence cela impacte notre productivité", explique Chris Johnson de vouchercloud.
"Prendre une pause de temps en temps est tout à fait légitime, poursuit-il. En fait, de nombreux chefs d'entreprise recommandent de prendre régulièrement une pause afin d'être plus productif. Mais, en prenant les appels de ses amis ou de son conjoint, et en vérifiant les réseaux sociaux, on ne risque pas de booster notre productivité..."
Peu de risque, de toute manière, que la journée de moins de 3 heures soit un jour d'actualité, que ce soit en Grande-Bretagne ou en France. Selon les chiffres d'Eurostat et de l'OCDE, les Français salariés à temps plein travaillent aujourd'hui en moyenne 40,7 heures par semaine, soit moins que la moyenne européenne, située à 41,5 heures. La France est en revanche championne de la productivité devant l'Allemagne et le Royaume-Uni (mais derrière le Luxembourg, l'Irlande et la Belgique) avec un taux de 125,5.