Société
Aux Etats-Unis, un salarié ne pourra plus être licencié en raison de son orientation sexuelle
Publié le 16 juin 2020 à 16:01
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
"Un employeur peut-il licencier un·e salarié·e juste parce qu'il ou elle est homosexuel ou transgenre ? La réponse est claire : la loi l'interdit". Cette récente décision de la Cour suprême des Etats-Unis est une victoire pour la dignité humaine, et contre les discriminations.
Une décision capitale pour la dignité humaine. Une décision capitale pour la dignité humaine.© Adobe Stock
La suite après la publicité

"La loi sur les droits civils protège désormais les travailleurs gays et transgenres : et oui, les mêmes droits pour tous !". Elles sont très nombreuses les voix enthousiastes, comme celle de Barbra Streisand, à saluer la dernière décision de la Cour suprême. Les neuf juges qui constituent l'institution emblématique du pouvoir judiciaire aux Etats-Unis ont effectivement délivré un verdict essentiel ce 15 juin : licencier un·e salarié·e en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre sera désormais illégal.

Pour le média américain NBC, c'est là un grand événement juridique et social, d'autant plus que la validation du vote n'est passée qu'à six voix contre trois. De plus, rappelons que le juge assesseur de la Cour suprême des États-Unis, Neil Gorsuch, est un fidèle du président Donald Trump - un politicien pas vraiment connu pour son respect des droits de la communauté LGBTQ. Un profil ouvertement conservateur qui n'a pourtant pas empêché ce que le Washington Post définit comme "un triomphe pour la dignité".

Certes, on pourrait se dire qu'il est plutôt déprimant de voir une mesure aussi logique et anti-discriminatoire n'être votée qu'en 2020. Mais rappelons que la loi fédérale de 1964, c'est à dire celle qui interdit les discriminations "en raison du sexe", ne s'appliquait jusqu'alors pas toujours - selon les tribunaux - aux personnes homosexuelles et transgenres, autrement nommées "minorités sexuelles". Une avancée certaine, donc.

"C'est une victoire massive"

"Un employeur peut-il licencier un·e salarié·e juste parce qu'il ou elle est homosexuel ou transgenre ? La réponse est claire : la loi l'interdit", a prononcé la Cour. Pour l'avocat Tom Goldstein, ces mots n'ont rien d'anecdotique. Non, il s'agit "d'une victoire massive".

Une fierté d'autant plus forte qu'elle fait suite à un grand nombre d'injustices sociales. Le licenciement abusif du citoyen américain Gerald Bostock par exemple, salué année après année au sein de sa profession (coordinateur du bien-être de l'enfance) mais purement et simplement renvoyé pour avoir rejoint sur ses heures libres une équipe de softball gay.

"En quelques mois, j'ai été licencié pour avoir été gay. J'ai perdu mon gagne-pain. J'ai perdu mon assurance médicale et je me remettais tout juste d'un cancer de la prostate à l'époque. C'était dévastateur", avait-il alors déploré à la radio publique NPR. Un témoignage accablant.

L'actualisation de la loi fédérale de 1964 devrait à l'avenir mettre fin à ce genre de situations inacceptables. Une évolution nécessaire pour le "monde d'après".

Mots clés
Société News essentielles Buzz Etats-Unis discrimination Homophobie justice homosexualite LGBTQI
Sur le même thème
La raison étonnante pour laquelle Sydney Sweeney a été harcelée quand elle était plus jeune play_circle
harcèlement
La raison étonnante pour laquelle Sydney Sweeney a été harcelée quand elle était plus jeune
25 octobre 2024
Aux Etats-Unis, on attaque Kamala Harris... Sur son rire. Vous avez dit "sexisme" ? play_circle
Société
Aux Etats-Unis, on attaque Kamala Harris... Sur son rire. Vous avez dit "sexisme" ?
26 août 2024
Les articles similaires
"Je suis sortie du bureau la bouche en sang" : les témoignages des victimes de violences présumées de cet humoriste se multiplient play_circle
Société
"Je suis sortie du bureau la bouche en sang" : les témoignages des victimes de violences présumées de cet humoriste se multiplient
19 janvier 2025
"Pénaliser un homme qui éjacule sans désir d'enfant" : ce projet de loi fait polémique play_circle
Société
"Pénaliser un homme qui éjacule sans désir d'enfant" : ce projet de loi fait polémique
18 février 2025
Dernières actualités
“Tu me déçois”, “désabonné”, ce couple de youtubeurs aux millions d’abonnés pose à moitié nus et enrage les mascus play_circle
people
“Tu me déçois”, “désabonné”, ce couple de youtubeurs aux millions d’abonnés pose à moitié nus et enrage les mascus
21 février 2025
"Un verre de whisky à 14h c'est OK" : Camille Lellouche brise le tabou de l'alcoolisme au féminin, mais ça dérange beaucoup les internautes play_circle
témoignage
"Un verre de whisky à 14h c'est OK" : Camille Lellouche brise le tabou de l'alcoolisme au féminin, mais ça dérange beaucoup les internautes
21 février 2025
Dernières news