Dans son livre Exaholics: Breaking Your Addiction to an Ex Love, la thérapeute conjugale et familiale Lisa Marie Bobby explique que tomber amoureux n'est pas seulement un phénomène émotionnel, c'est aussi un phénomène scientifique qui se rapproche de l'intoxication. En d'autres termes, l'amour est une drogue. Elle écrit ainsi (via Sober Recovery.com) : "Quand les gens tombent amoureux, leur état physiologique est altéré et cela se rapproche fortement d'une addiction à la cocaïne. Ils expérimentent l'euphorie, ils sont plus énergiques, ils ont moins besoin de sommeil... Ils sont pris dans quelque chose de tumultueux et sont inondés de dopamine de la même façon que la cocaïne vous stimule".
Partant de ce principe, il serait donc tout à fait normal que l'addiction à l'autre ne s'arrête pas forcément avec la rupture. Pour le Dr. Lisa Marie Bobby, nous pourrions donc devenir des exaholiques, soit des drogués à nos ex. Vous pensez avoir développé une dépendance ? On vous aide à y voir plus clair.
Parce que vous avez besoin de maintenir votre niveau de dopamine, vous remplacez inconsciemment votre ex par une autre addiction. Cela peut se traduire par des aventures d'un soir, une plus forte consommation d'alcool ou de drogues, ou encore un nouveau régime alimentaire.
Pour le Dr. Jeff Gardere – qui travaille en collaboration avec Lisa Marie Bobby – ce désir de s'autodétruire va de pair avec une réaction physique semblable à celle d'un drogué : "Nous voyons des gens qui commencent à avoir des problèmes de pression sanguine. Leur système immunitaire en prend un coup et ils attrapent froid plus facilement. Comme des personnes en manque de drogue, ils se mettent à avoir des maux de tête ou des maux de ventre incessants".
Quand on est accro à quelque chose, on peut perdre légèrement la tête. Il nous faut cette chose, là tout de suite maintenant et peu importe les conséquences. Pour la thérapeute, on n'arrive plus à prendre de décision rationnelle et saine pour nous-même. Elle estime ainsi "qu'un exaholique a perdu le centre de sa vie" et qu'il ne peut guérir qu'en se tournant vers les autres : amis, famille, et pourquoi pas groupe de soutien spécialisé dans les ruptures amoureuses à la façon des AA (Alcooliques Anonymes).
Comme une personne en manque d'alcool/de drogue, vous comptez les jours depuis la dernière fois où vous avez contacté votre ex. Bonne nouvelle, Lisa Marie Bobby estime que cette réaction est très saine et permet de guérir de son addiction. Selon elle, réussir à se réfréner est le signe ultime de l'abstinence.
La thérapeute encourage les exaholiques à prendre du temps pour eux avant de s'engager à nouveau. Mais surtout, elle incite à bien choisir sa nouvelle relation. Elle doit être saine et il faut s'y engager en mettant un peu de distance : "Allez dîner avec la personne et évitez de lui donner trop de nouvelles dans les jours qui suivent. Garder de la distance peut vous faire passer pour quelqu'un de détaché, mais si vous vous ruez dans cette relation et autorisez cette passion chimique vous ravager, il est possible que vous vous réveillez quelques mois plus tard en vous rendant compte que la personne à laquelle vous vous êtes attachée ne partage pas les mêmes valeurs que vous et qu'elle vous rende malheureuse".
La thérapeute estime également qu'il ne faut pas se fier aux fameux "papillons dans le ventre" censés vouloir dire que l'on a trouvé "le bon" : "Ça n'explique rien, à part que vous êtes anxieux. La vérité, c'est que nous ressentons ces papillons pour plein de gens et cela n'a rien à voir avec l'âme soeur". En d'autres termes, ces chatouilles dans l'estomac riment plutôt avec le stress qu'avec l'excitation. Prenez garde aux papillons.