Une semaine après le lancement d’une campagne en ligne contre Facebook par plusieurs associations, le réseau social prend des mesures pour renforcer sa modération des contenus sexistes et haineux. À l’origine de cette action : la diffusion de photos qui s’amusaient des violences conjugales et du viol sans que les signalements des internautes ne parviennent à les supprimer. Plus de 50 000 tweets ont ainsi été émis en une semaine avec le hashtag #FBRape dénonçant des contenus violents envers les femmes. Une campagne menée par un collectif de 40 associations en Grande-Bretagne qui a par ailleurs appelé les marques à suspendre leurs campagnes de publicité sur Facebook.
Le groupe Women, Action & The Media a ainsi demandé à Facebook de « reconnaître les messages qui banalisent ou glorifient la violence contre les filles et les femmes comme un discours d'incitation à la haine et de s'engager à ne pas tolérer ce type de contenu ». Car selon lui, le réseau social « permet depuis longtemps des contenus approuvant la violence à l'encontre des femmes ».
Mardi, Facebook a répondu aux critiques : « Ces derniers jours, il est devenu clair que nos systèmes d'identification et de suppression des discours de haine ont échoué à fonctionner aussi efficacement que nous le voudrions, notamment à propos d'affaires de haine contre les femmes », reconnaissait ainsi Marne Levine, la vice-présidente chargée de la politique publique du réseau. « Dans certains cas, le contenu n'est pas supprimé aussi rapidement que nous le voudrions. Dans d'autres cas, des contenus qui devraient être supprimés sont ou ont été évalués à partir de critères dépassés. (...) Nous devons faire mieux et nous le ferons », a-t-elle ainsi ajouté.
Une décision saluée par les associations de défense des droits des femmes, suivie dès mercredi par une promesse de la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg : celle de lever l’anonymat sur les propos « haineux et offensants ». « Les pages sur Facebook peuvent être anonymes et c'est vraiment important. Des gens commencent des révolutions ainsi », a rappelé la directrice d'exploitation du groupe, mais a-t-elle ajouté, concernant « l'humour très cru visant les femmes ou tout autre groupe, nous ne laisserons plus de telles pages être anonymes ».
« Assumez votre sexisme, mettez votre nom », a-t-elle lancé à ces utilisateurs, qui selon elle, seront un « très grand pourcentage » à ainsi renoncer à publier ces pages. Enfin, si certaines « pages dégoûtantes, déplacées ou horribles que nous ne soutenons pas » sont encore sur le site, Sheryl Sandberg a assuré : « Nous les examinons toutes et expliquons à leurs auteurs que s'ils veulent qu'elles restent sur Facebook, il faut qu'ils mettent leur nom dessus ».