« C’est quoi cette Barbie ? », « elle est de mauvaise humeur elle doit avoir ses règles », « fais pas ta blonde ! » : ces termes charmants, montre d’un sexisme ordinaire ambiant, n’ont pas disparu, non. Ces phrases, une femme sur deux les a déjà entendues au bureau, selon étude de l'institut de sondage LH2 pour le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP) publiée mardi 17 décembre. Pour être tout à fait précis, 42% des salariées ont eu le droit à la première, 59% à la deuxième et 69% à la dernière. Le tout assorti pour 49% d’entre elles d’un sobriquet non moins misogyne, au choix : « Ma cocotte », « ma puce » ou « ma petite ». 38% de courageux ont d’ailleurs confirmé en avoir été témoins. Quant à celles qui exercent des responsabilités, elles sont, elles, gratifiées d’autres politesses : 81% des femmes et 59% des hommes (tiens, tiens), ont déjà entendu, à leur propos, des petites phrases amicales telles que « elle est hystérique » ou autre « elle est pire qu'un homme ».
Et à ceux qui croiraient qu’il ne s’agit là que de faits anecdotiques, les sondées répondent à 93% que ces manifestations sexistes « peuvent modifier le comportement des salariés », à 92% qu’elles « ont un impact sur la confiance en soi » et qu’elles « déstabilisent le travail de ceux qui les subissent ». Une conduite d’autant plus inquiétante donc qu’au total huit femmes sur dix considèrent être « régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes ». Leur genre aurait ainsi déjà été pour plus de la moitié d’entre elles un frein professionnel : qu’il s’agisse d’absence d'augmentation ou de prime (36%), de promotion (35%), d'attribution de mission (31%), ou de traitement différent quant à ce que l’on imagine de leurs compétences. Pire encore, certains semblent s’être parfaitement accommodés de cette situation : en France 13% des salariés, hommes et femmes confondues, estiment aujourd’hui que les situations sexistes « font partie du jeu des relations » entre hommes et femmes...
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