Alors que la saison estivale bat son plein, le Playhouse n'organisera plus de soirées avant de longs mois. Situé sur l'île de Majorque aux Baléares, cette boîte de nuit fait actuellement l'objet d'une fermeture administrative de douze mois tandis que son propriétaire a été condamné à une amende de 55 000 euros. Son tort : avoir laissé (voir encouragé) une fellation collective se dérouler dans l'enceinte de son établissement. En effet, au début du mois, une jeune britannique en vacances sur l'île avait pratiqué de rapides fellations à 24 hommes debout autour d'elle, pantalons sur les chevilles. L'objectif de ce défi dégradant : un cocktail gratuit.
Diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo de l'acte – filmé avec un téléphone portable -, a soulevé l'indignation en Grande-Bretagne et Espagne, d'autant que dans la station balnéaire de Magaluf, où est implantée le Playhouse, la pratique serait courante. Baptisée mamading - de l'argot l'espagnol mamada signifiant « effectuer un acte sexuel » - elle a été vivement dénoncée par les médias espagnols qu'ils soient nationaux, comme El Mundo ou régionaux à l'instar du Mallorca Diaro. Ce dernier a en effet déploré la multiplication de concours dans le cadre desquels des vacancières doivent pratiquer « un certain nombre de fellations à des hommes présents dans le bar », et ce, « en un minimum de temps ». Dans cette destination low-cost très prisée des jeunes touristes britanniques, allemands, scandinaves et russes en raison de l'alcool à profusion et à bas prix, le « gain » de la lauréate incite à davantage de débauche puisqu'il s'agit d'un « accès illimité au bar pendant toute la durée de ses vacances ».
Problème, si le gouvernement et la mairie de Calvia – dont dépend Magaluf – ont déjà la station balnéaire et ses pratiques sexistes dans leur ligne de mire, leurs marges de manœuvre sont toutefois très limitées. « Aussi moralement condamnables et humiliantes soient-elles pour les personnes qui s'y soumettent, ces activités sont toutefois réalisées entre des adultes qui, en tant que tels, sont libre de faire ce qu'ils veulent au moment qui leur semble opportun dès lors qu'ils n'y sont pas contraints », a ainsi expliqué Isabelle Llinás, directrice de l'Institut des femmes à El Mundo. Se disant malgré tout très préoccupée par cette tendance, elle a toutefois insisté sur le fait que le mamading restait, pour l'heure, circonscrit aux bars et discothèques de Magaluf.