A l’âge de onze ans, Harnaam Kaur a commencé à voir apparaître des poils sur son visage, puis sur sa poitrine et ses bras. Cette pilosité excessive est en fait due à une maladie rarissime d'origine hormonale, le syndrome de Stein-Leventhal. La jeune fille a tout essayé pour faire disparaître cette barbe disgracieuse, s’épilant deux fois par semaine, se rasant et se blanchissant les poils… Mais ces méthodes n’ont fait qu’augmenter sa pilosité, embarrassant encore plus Harnaam, en proie aux quolibets et aux humiliations de ses camardes d’école. Un calvaire qui l'a même poussée à envisager le suicide.
« J’ai été beaucoup harcelée - à l’école, on m’appelait la “barbue” ou la “trans”. Je peux en rire aujourd’hui mais à l’époque ça m’affectait tant que j’ai commencé à me faire du mal, parce que me mutiler était plus agréable qu’être ainsi humiliée. Je parlais aux gens en me cachant le visage et je portais des vêtements larges pour dissimuler les poils sur ma poitrine et mes bras. Je ne voulais pas quitter la maison parce que je ne supportais pas le regard des étrangers et je m’enfermais dans ma chambre. J’en étais arrivée au point où je ne voulais plus vivre », raconte la jeune femme.
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C’est à l’âge de seize ans que Harnaam a finalement décidé de s’accepter comme elle est et de mettre fin à son combat perdu d’avance contre les poils. Elle s’est alors convertie au sikhisme, religion qui prohibe l’épilation et le rasage, malgré les protestations de sa famille. « Je ne reviendrai plus jamais en arrière », dit-elle. « Je ne m’épilerai plus jamais le visage parce que c’est comme cela que Dieu m’a faite et j’en suis heureuse », explique la jeune femme. Et d’ajouter : « Je me sens plus féminine, plus sexy. J’ai appris à m’aimer pour ce que je suis, rien ne peut me troubler maintenant. »
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Harnaam espère, grâce à son témoignage, pouvoir servir d’exemples à d’autres jeunes femmes atteintes du même syndrome à travers le monde : « Je veux que les autres femmes trouvent la force que j’ai eue. Si j’avais un message, ce serait : “Vivez comme vous le souhaitez. C’est votre voyage et c’est votre vie !” »