Si les fêtes de fin d'année ne sont pas (encore ?) annulées, l'ambiance est à la prudence. "Faire gaffe" est devenu notre nouveau mantra, et on tente de l'appliquer au quotidien. Dans la rue, au supermarché, et surtout quand les sirènes de réunions clandestines résonnent à nos oreilles. On tient bon. La plupart du temps. Seulement, difficile de coupler réveillons et distanciation sociale, pense-t-on.
Les 24 et 31 décembre se déroulent généralement dans une atmosphère conviviale qui invite au rapprochement (souvent encouragé par les quelques verres de champagne qu'on s'est enfilé à l'apéro) et décembre ne semble pas le mois où rester loin des autres est le plus naturel. Il n'y a qu'à voir les tables des incalculables dîners qu'on enchaîne d'habitude cette semaine-là, et la façon dont toute la famille y est compressée afin de caler le plus grand nombre, pour comprendre que, souvent, la règle n'est pas à l'isolement.
Que faire, donc, pour célébrer la période de Noël et du Nouvel an en évitant un maximum de risquer la santé de nos proches en pleine épidémie de coronavirus ? On a plusieurs options : ne pas se voir du tout, manger d'un bout à l'autre de la pièce, ou carrément réinventer la logistique de ces événements si appréciés. En dînant dehors si on possède un espace extérieur, par exemple.
Nous voilà intrigué·e. Mais concrètement, on se demande : comment s'organiser ? Avec une jolie table, des plaids épais, des bougies, et tout ce qui réchauffe le corps et le coeur. Un décor qui pourrait d'ailleurs ajouter à la magie de ces moments partagés, en toute sécurité. Et qui est largement recommandé par plusieurs expert·e·s britanniques, note The Guardian. On vous dresse la liste de quelques astuces qui permettront de mettre au point un festin chaleureux sans danger.
On réduit le contact physique au minimum, certes, mais pas visuel. Il ne s'agirait pas de déguster le confit à l'oignon ou la dinde parfaitement cuite dans le noir. Et puis, Noël et le 31 sont censés rester des instants de célébration agréables, alors on sort le grand jeu niveau illuminations, rien que cette fois.
On accroche des guirlandes aux murs, on dispose des lanternes un peu partout pour adoucir le néon agressif de la terrasse, on s'équipe même de grandes bougies qu'on installe sur des plats adaptés, et qu'on éloigne au maximum des bouts de bois et autres enfants pour ne pas frôler le drame. Ces lumières nous réjouissent. Normal, elles sont un peu comme celle qu'on semble enfin apercevoir au bout du tunnel que représentent 2020 et son quota d'événements pourris jusqu'à la moelle.
Deuxième étape pour recréer une forme d'univers enchanté : les décorations. Ou plutôt, les décorations de saison. Des branches de gui, de houx, des mini-sapins, des boules rouges, dorées, argentées, violettes, des petits pères Noël, des rennes, un traîneau (on s'emballe) ; bref, tout ce qui nous fait penser à cette période habituellement suspendue et qui réussit à nous projeter dans une réalité parallèle bienvenue. Celle d'un monde qui ne serait pas menacé par une pandémie.
En ce qui concerne la table elle-même, là aussi, on y va franco. On met les petits plats dans les grands - et surtout de l'espace entre chaque chaise. Un service qu'on garde pour les grandes occasions, des verres en cristal (ou simplement ceux pas trop délavés par le lave-vaisselle), des couverts assortis... C'est soir de fête.
L'enthousiasme qu'on commence à ressentir à l'idée de bouleverser les codes des années passées ne doit pas nous faire oublier un détail crucial : en décembre, dehors, on se caille. Aussi joli soit le cadre, on risque vite de déchanter au bout d'une demi-heure à bouffer des huîtres par 5 degrés. Alors, que faire ?
La solution réside dans l'équipement. La technique de l'oignon et des gros plaids, précisément. En termes de vêtements, on accumule les couches. A table, on s'enroule dans des couvertures bien chaudes, et douces comme une caresse. On en place une sur chaque chaise histoire de ne pas avoir à faire dix allers-retours à l'intérieur au fur et à mesure que les convives se frigorifient. Et on se dit qu'on pourra toujours recycler notre tenue dissimulée sous notre veste de ski, lors d'une (prochaine) soirée dans le monde d'après.
On ne parle pas de troquer nos traditions culinaires pour de bonnes vieilles côtelettes, mais plutôt d'allier l'utile à l'agréable. En faisant chauffer les braises, on peut innover côtés recettes d'accompagnements ou d'amuse-bouches (patate douce, aubergine, marrons grillées pour ne citer qu'eux) et faire grimper la température sans dépenser d'énergie.
Même résultat avec un feu d'extérieur (si toutefois son allumage est possible et contrôlable) qui permettra de se rassembler sans trop s'approcher, et de la jouer à l'Anglo-saxonne. Un chocolat chaud dans une main, un marshmallow au bout d'un bâton dans l'autre, et quelques anecdotes sur les douze mois qui viennent de s'écouler à raconter.
L'emblématique vin chaud ne sera pas servi dans les marchés de Noël, fermés pour raisons évidentes de coronavirus et de foule qui s'entasse, qu'à cela ne tienne, on en concocte soi-même. Et puis on se lance aussi dans la préparation (maison ou non) d'un cidre chaud avec une touche d'épices et de cannelle, ou d'un lait de poule à siroter avant d'aller se coucher.
Le lendemain, repu·e et comblé·e, on se lève du bon pied pour attaquer une nouvelle année qui, on l'espère, ne sera que meilleure.