"C'est pas juste. J'étais un peu énervée parce que mon rêve, c'est d'être footballeuse professionnelle". Ca, c'est ce que déplore Lilly. A seulement 10 ans, Lilly est meilleure que les garçons au foot, sport qu'elle pratique avec passion dans son équipe locale de Haute-Marne, le FC Chateauvillain. Mais la prodigieuse buteuse, actuellement en U11 (soit la catégorie destinée aux 9-10 ans), ne pourra pas être surclassée en U13, à son grand dam. Pourquoi ? A cause du règlement de la FFF, la Fédération Française de Football.
Effectivement, c'est précisément l'article 155 des règlements généraux de la Fédération française de football sur la mixité qui interdit aux filles d'être surclassées, et ainsi de passer à une catégorie plus adaptée. Les garçons, eux, le peuvent cependant. Une situation déplorable dont ont témoigné la très jeune milieu de terrain ainsi que son père dans l'émission RMC s'engage pour vous animée par Apolline de Malherbe.
"Si elle n'a pas le droit, c'est parce que c'est une fille", a déploré le père de famille.
Le papa de Lilly a également dénoncé auprès de RMC le sexisme du règlement de la FFF : "C'est l'une de ses meilleures joueuses, donc son entraineur voulait la faire jouer dans l'équipe au-dessus. Mais la ligue disait que vu c'est une fille, elle n'avait pas le droit. On avait juste ça comme réponse, c'est parce que c'est une fille".
"C'est la loi de la FFF. Qu'on nous dise, elle ne peut pas parce que c'est une fille, ce n'est pas normal. Ça me choque. Mais toutes les personnes que j'ai contactées, ça ne les choque pas. Je trouve ça incroyable, c'est surréaliste", a encore développé le père de famille face caméra.
Comme l'indique RMC, la FFF a imposé cette règle pour des questions "de morphologie, de taille, de poids" : ce serait ces facteurs qui expliqueraient pourquoi il serait trop "dangereux" de permettre aux filles de jouer avec des garçons plus âgés qu'elles.
Un règlement que les parents de Lilly comptent bien bousculer cependant. Pour ce faire, ils ont déjà contacté la Fédération Française de Football, mais également la Défenseure des droits Claire Hédon ainsi que la ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes Isabelle Rome. Celle-ci a assuré dans un courrier "comprendre la déception de Lilly".