C'est une expérience éprouvante que relate la comédienne Gabrielle Union à Katie Lowes, sur les ondes de son podcast Katie's Crib. En revenant sur le tumultueux parcours de fécondation in vitro (ou "FIV") qu'elle a vécu par le passé (de multiples tentatives de FIV qu'elle évoquait déjà à Oprah en 2018), l'actrice a révélé à son interlocutrice les aboutissants d'une expérience faite d'interminables rendez-vous médicaux. Ces rendez-vous se sont achevés sur un diagnostic : l'observation d'une adénomyose avancée. Cette maladie utérine, plus connue sous le nom d'endométriose interne, suscite douleurs, saignements, et peut aussi être la cause de fausses couches.
Arrivée au bout de ce long cheminement, Gabrielle Union s'est évidemment posée la question : pourquoi a-t-il fallu autant d'échanges avec des professionnels de la santé "de premier plan" pour que ma maladie soit enfin reconnue ? Le magazine Stylist voit là un problème de société "persistant" : l'atténuation voire l'ignorance par les médecins des symptômes et souffrances exprimés par les patientes - des femmes qui, forcément, "en feraient trop". Un sexisme que Gabrielle Union est d'ailleurs la première à tacler. Selon elle, seule la dernière femme médecin rencontrée (en Californie) lui a posé des questions plus prononcées sur sa santé menstruelle.
"J'ai expliqué que j'avais fini par prendre la pilule, pas pour des raisons de contraception, mais parce que mes règles duraient environ un tiers du mois et que je saignais comme si j'avais reçu une balle dans le vagin", explique la comédienne. Par-delà les douleurs ressenties, c'est l'incompréhension qui anime encore Gabrielle Union, sujet de perturbations qui, comme le rappelle Stylist, touchent pourtant environ une femme sur 10.
Pour Gabrielle Union, le problème est considérable "quand vous entrez dans un cabinet de médecin et que personne ne vous diagnostique correctement". D'autant plus quand une telle maladie rend "extrêmement difficile" une fécondation in vitro. Suite à ce constat médical de première importance, elle a finalement décidé de faire appel à une mère porteuse. C'était en 2018. Depuis, Gabrielle Union vit des jours plus apaisés en compagnie de sa jeune fille Kaavia et de son époux, le basketteur Dwyane Wade. Mais ce qu'elle a vécu, par contre, n'a rien d'un conte de fées.
Et cela concerne encore un nombre considérable de patientes anonymes : un rapport de 51 pages constitué par un groupe parlementaire britannique nous apprend ainsi que sur 2 600 femmes interrogées, 42% ont déclaré qu'elles ne se sentaient pas traitées avec "dignité, sérieux et respect" par leurs médecins. Des voix ignorées, et des symptômes eux aussi incompris et bien souvent, mal diagnostiqués. "Si les femmes ne peuvent même pas obtenir le bon diagnostic et les bonnes informations sur les traitements, comment peuvent-elles éventuellement décider des meilleurs soins pour elles-mêmes ? Le fait que près de 50% des femmes ne se sentent pas traitées correctement est consternant", déplore en ce sens l'ancienne députée Paula Sherriff.
On ne peut mieux dire. Pour se faire une petite idée de l'ampleur de ce problème, il suffit encore de lire les témoignages qui traversent ce rapport. Exemple ? "Lorsque j'ai émis des inquiétudes au sujet de mes règles - qui étaient si pesantes que je pouvais à peine quitter la maison - tout cela semblait à peine être entendu par mon médecin généraliste. Aller voir un gynécologue ne devrait pas être une bataille !", s'attriste une sondée. Un autre poursuit à l'unisson : "Parfois, je sentais que je menais un combat perdu d'avance. Mes symptômes n'étaient pas toujours crus, les implications étaient 'dans ma tête' et même après le diagnostic, j'ai eu du mal à comprendre quelles étaient au juste mes options en terme de traitements, ainsi que leurs effets secondaires".
D'inquiétantes incompréhensions qui nous rappellent que, trop souvent, la santé des femmes est reléguée en salle d'attente.