C’est une première en France. Vendredi, une jeune femme de 18 ans a déposé une plainte contre Sanofi Pasteur MSD, le groupe qui commercialise le vaccin contre le cancer du col de l'utérus, Gardasil, alors que vient être admis en septembre un « lien de causalité » entre la vaccination et une maladie du système nerveux. Cette jeune landaise souffre selon son avocat, Me Jean-Christophe Coubris, « d'encéphalomyélite aigüe disséminée (une inflammation du système nerveux central) ou d’une sclérose en plaques » depuis qu’elle a reçu deux injections du vaccin : la première en octobre 2011, la suivante en décembre. Une vaccination qui selon l’avocat de la jeune fille est intervenue en plein « tapage médiatique » dont l’objectif, selon lui, était de « culpabiliser » les parents.
Quelques mois plus tard, en février 2011, Marie-Océane, prise de vertiges et de vomissements est hospitalisée à Dax (Landes), puis en urgence au CHU de Bordeaux. Elle souffre alors de pertes momentanées de la vue, de la marche et de paralysie faciale. Depuis août 2012, son état se serait stabilisé, mais, raconte son avocat (impliqué aussi contre le Médiator et les pilules de 3ème et 4ème génération), elle vit aujourd’hui « avec l'angoisse constante d'une poussée de sa maladie ». Elle a donc déposé plainte contre Sanofi Pasteur MSD pour « atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine » et contre l'Agence nationale du médicament (ANSM) pour « violation d'une obligation manifeste de sécurité et méconnaissance des principes de précaution et prévention », a révélé le Journal du Dimanche (JDD).
Sanofi Pasteur MSD a, pour sa part, contesté le lien de causalité établi par la commission estimant qu’elle s’appuyait « uniquement sur la constatation d'une coïncidence temporelle entre la survenue et les symptômes de la maladie et de la vaccination ». Selon André Dahlab, directeur adjoint des affaires médicales chez Sanofi Pasteur MSD, il faudrait « regarder si la maladie est plus fréquente chez un groupe de jeunes filles vaccinées que sur un groupe de jeunes filles non vaccinées ». Au total, 2,3 millions d'adolescentes françaises aurait ainsi reçu ce vaccin contre le cancer du col de l'utérus, maladie qui touche près de 3000 femmes chaque année. Selon Me Coubris, interrogé dans Le Point, « une vingtaine de familles de jeunes victimes » devrait bientôt porter plainte.
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